A Non-Resistant Resistance ?. Etnography of Misunderstanding in “Integration Projects” for Roma Migrants
Une résistance non résistante ? Ethnographie du malentendu dans les dispositifs d’“intégration” pour des migrants roms
Résumé
Over the last twenty years, public policies towards groups identified as « Roma » have multiplied in France. These aim to keep away those considered as undesirable immigrants but also, in parallel, to offer « contractual integration » to part of them. This paper looks at how the targets of these policies succeed in maintaining their presence and develop their local integration and autonomy in an unfavorable environment, without ever questioning the categorizations to which they are subject, and that justify institutional practices and attitudes towards them. This is in particular to better understand the subjective and collective foundations of this « non-resistant resistance », while documenting its various modalities of exercise. To do this, we focus on how migrant families (from Romania and Bulgaria), « beneficiaries of housing projects », adapt to the injunctions and constraints that motivate and structure public hospitality policies. We thus propose to see how these families manage, « having thwarted exclusion » for several years, to « domesticate inclusion », thanks to the misunderstandings they maintain with various managers and professionals of these projects.
Depuis une vingtaine d’années, on assiste en France à la multiplication des politiques publiques en direction de groupes identifiés comme « roms ». Celles-ci visent le maintien à distance de migrants jugés indésirables mais aussi, parallèlement, l’« intégration » sous conditions d’une partie d’entre eux. Cet article porte sur la manière dont les cibles de ces politiques réussissent à maintenir leur présence et à développer leur insertion locale et leur autonomie dans un contexte peu favorable, sans jamais remettre en cause les catégorisations dont elles font l’objet et qui justifient les pratiques et attitudes institutionnelles à leur égard. Il s’agit en particulier de mieux comprendre les fondements subjectifs et collectifs de cette « résistance non résistante », tout en rendant compte de ses diverses modalités d’exercice. Pour ce faire, nous portons le regard sur la façon dont des familles migrantes (roumaines et bulgares), « bénéficiaires de projets de relogement », s’adaptent aux injonctions et contraintes qui motivent et structurent les dispositifs d’hospitalité publique. Nous proposons ainsi de voir comment ces familles parviennent, après avoir « contrarié l’exclusion » pendant plusieurs années, à « domestiquer l’inclusion », dans et par le malentendu entretenu avec les différents responsables et professionnels de ces projets.
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Licence : CC BY NC ND - Paternité - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification
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