Une phénoménologie appliquée ? Quelques commentaires sur la cosmo-politique d'Étienne Tassin
Résumé
L'article est un commentaire des propositions d'Étienne Tassin consistant à appliquer une phénoménologie de l'espace public, développée par l'auteur à la suite d'Arendt dès les années 1990, à la question de l'hospitalité et de la frontière (en examinant en particulier le cas de Calais). Après une rapide reconstruction des arguments de Tassin, qui soutient que la frontière est positive puisqu'elle permet une forme de désidentification créatrice, des points critiques sont soulevés. Sont abordés d'une part le fait que la centration phénoménologique sur l'apparaitre est particulièrement exigeante pour les exilés, soumis à l'impossibilité de se reposer et d'avoir un espace à eux. Et d'autre part, le fait que se concentrer sur l'agir en public, comme le propose Tassin, engage à des épreuves souvent impossibles à surmonter pour les exilés. Ses propositions obscurcissent donc d'autres modes possibles d'engagement dans le monde, qu'il convient de décrire en retrouvant une phénoménologie à ras du sol, se centrant sur les expériences quotidiennes des exilés.
Domaines
Philosophie
Origine : Fichiers éditeurs autorisés sur une archive ouverte