De la sépulture originale au défunt singulier
Résumé
Explorées depuis plus de 70 ans, les nécropoles à incinération languedociennes du premier âge du Fer (900-480 av. n. è.) ont livré plusieurs milliers de sépultures.Les études monographiques ou les synthèses régulièrement menées sur ces complexes funéraires ont montré qu’à certaines périodes, des sépultures se démarquaient de l’ensemble, soit par le mobilier qu’elles renfermaient (armes, char, biens de “prestige”, importations…), soit par leur situation topographique.Ainsi, si à la fin de l’âge du Bronze, aucun ensemble funéraire ne semble se distinguer nettement par son mobilier, le début de l’âge du Fer est marqué par de fortes différences dans la qualité et la quantité du mobilier déposé dans les sépultures: l’exemple des rares tombes à importations ou à armes est semble-t-il significatif. Dans certains cas, on a observé une concentration particulière de ces sépultures sur des éminences topographiques (sectorisation sociale et ostentation?).Dès la fin du VIIe s. av. n. è., et plus encore à partir du début du VIe s. av. n. è., c’est, inversement, l’apparition massive des armes dans les tombes qui pose la question de l’identité des défunts. De semblables interrogations surgissent quant à l’interprétation qu’il convient de tirer des sépultures isolées datées du VIe s. av. n. è. Faut-il lire dans ces sépultures la marque de défunts singuliers, chefs ou sujets héroïsés comme cela a parfois été proposé?On tentera une synthèse de ces problématiques en proposant plusieurs hypothèses de lecture fondées sur l’analyse archéologique et l’approche anthropologique.