Politiques urbaines et recompositions identitaires en contexte postcolonial.
Résumé
Saint-Laurent-du-Maroni est aujourd’hui une ville peuplée en grande partie de descendants de marrons du Surinam. Les politiques d’habitat et d’accueil de réfugiés ont été menées de manière disjointe entre 1975 et 2010, pour des populations a priori distinctes : les habitants de longue date des berges du Maroni pour la première, et les réfugiés provenant de l’Est du Surinam pour la seconde. Pourtant, dans les archives de la subdivision de la Direction Départementale de l’Equipement (actuelle Deal), alors en charge de leur application, les dossiers sur la Charbonnière et ceux sur les camps de réfugiés sont mélangés : au moment de leur classement dans les années 2000, ils ont été placés ensemble. Il ne s’agit pas d’une simple erreur de classement : elle témoigne du rapprochement opéré a posteriori entre réfugiés et habitants marrons des berges sous la même étiquette ethnicisée. Mon hypothèse est que les années 1980 sont une période d’évolution des catégories ethniques assignées aux marrons par les autorités publiques : ceux-ci, autrefois considérés comme autant de « tribus », sont désormais réunis sous une même étiquette ethnicisée, tout en étant officiellement désormais appréhendés via le droit des étrangers, qui tient compte de leur nationalité ou titre de séjour.
Domaines
Sociologie
Origine : Fichiers éditeurs autorisés sur une archive ouverte
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