Le planificateur et le cyclo-pousse
Résumé
Depuis son indépendance, l'Inde a défini une politique des transports fondée sur la prépondérance maquée du rail sur la route, et plus généralement du secteur public sur le secteur privé. Cette politique était étayée par un ensemble très cohérent de mesures financières, réglementaires, fiscales. La réalité est pourtant loin de la répartition modale rêvée par les instigateurs de cette politique.
Les auteurs ont séjourné en Inde pour analyser plus particulièrement les transports urbains. Dans ce domaine, aucune politique spécifique n'a été proclamée, ce qui laisse supposer que les buts à atteindre étaient analogues. Pourtant, la période récente a vu proliférer des catégories de transports urbains – les transports informels comme transports collectifs, et les deux-roues comme transports individuels – qui ont permis à l'offre de transport d'atteindre un niveau suffisant pour assurer un fonctionnement minimal des agglomérations du pays. Les transports informels révèlent l'inaptitude des transports conventionnels – et plus généralement du secteur public – à répondre à la demande. Avec un certain pragmatisme, les autorités ont su, sans vraiment le dire, abandonner partiellement le mythe d'un secteur public omniprésent pour prendre en compte une réalité incontournable.