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Article Dans Une Revue Faits de langues Année : 2013

Retour aux arguments : pour un traitement "relationnel" des prépositions spatiales

Résumé

In the 1960s and 1970s, early work on spatial prepositions tried to capture their semantic content by means of geometrical tools and concepts. This practice went on during the following decades -and to this day-, the theoretical framework of "conceptual semantics" developed by Jackendoff being the main representative: differences between spatial prepositions are modelled on the basis of distinct "regions" that these markers introduce when applied to their complement, and in which the target -located entity- is supposed to be situated. Thus addressed, the semantics of spatial PPs is mainly focused on the locating entity or landmark and the location relation is systematically reduced to geometrical inclusion. Opposed to these approaches, other linguistic work (initiated by Vandeloise) showed the importance of "functional" (function of spatial entities) concepts and phenomena in the behaviour of locative markers. In doing so, these studies were accounting for the true "relational" character of many spatial prepositions, the two referents -target and landmark- denoted by their arguments contributing in a decisive way to the construction of meaning. In this paper, we review the history of this opposition and show that a relational approach that combines geometry and function is better suited for grasping the semantics of prepositions and prepositional locutions in all their richness. We put forward several arguments that are based on both empirical evidence from language (here French) and our concern of adequation between formal representations and the phenomena they are supposed to model.
Dès les années 1960 et 1970, les premiers travaux sur les prépositions spatiales ont tenté de saisir leur contenu sémantique à travers des outils et notions géométriques. Ce mode opératoire s'est poursuivi dans les décennies qui ont suivi - et jusqu'à nos jours -, le cadre théorique de la " sémantique conceptuelle " mis sur pied par Jackendoff en étant le principal représentant : les différences entre prépositions spatiales y sont traitées sur la base des " régions " distinctes qu'introduisent ces marqueurs appliqués à leur complément et dans lesquelles la cible - entité localisée - est supposée se trouver. Ainsi abordé, le sémantisme des GP spatiaux est essentiellement centré sur l'entité localisatrice ou entité-site et la relation de localisation se voit systématiquement réduite à l'inclusion géométrique. S'opposant à ces approches, d'autres travaux linguistiques (initiés par Vandeloise) ont montré l'importance des concepts et phénomènes " fonctionnels " (fonction des entités spatiales) dans le comportement des marqueurs locatifs. Ce faisant, ces études rendaient compte du caractère véritablement " relationnel " de nombreuses prépositions spatiales, les deux référents - cible et site - désignés par leurs arguments intervenant de façon décisive dans la construction du sens. Dans cette contribution, nous revenons sur l'historique de cette opposition et montrons qu'une approche relationnelle qui combine géométrie et fonction est plus à même de saisir la sémantique des prépositions et locutions prépositionnelles spatiales dans toute leur richesse. Nous avançons pour cela des arguments qui reposent à la fois sur des données empiriques de la langue (ici du français) et sur un souci d'adéquation entre les représentations formelles et les phénomènes qu'elles sont censées modéliser.

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Linguistique
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hal-00938783 , version 1 (27-06-2016)
hal-00938783 , version 2 (13-02-2017)

Identifiants

  • HAL Id : hal-00938783 , version 2

Citer

Michel Aurnague, Laure Vieu. Retour aux arguments : pour un traitement "relationnel" des prépositions spatiales. Faits de langues, 2013, Sémantique des relations spatiales, 42, pp.17-38. ⟨hal-00938783v2⟩
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