Dispute théologique, discussion oiseuse et conversation téléphonique : les collocations adjectivo-nominales au cœur du débat - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Langue française Année : 2006

Dispute théologique, discussion oiseuse et conversation téléphonique : les collocations adjectivo-nominales au cœur du débat

Résumé

The first aim of this contribution is to compare terminologies developed around the notion of collocation under two points of view, the functional one (represented by F.J.Hausmann, I.Mel’ãuk or F.Grossmann & A.Tutin) and the statistical one (the British brand resting on the work of J.R.Firth on the distinction between collocation and colligation). The second aim of the authors is to test the intuition that nouns expressing types of dialogue or debate enjoy privileged cooccurrences with specific adjectives, either relational of qualifying, building predominantly what I.Mel’ãuk and A.Polguère label “quasi-phrasemes”. The method applied here consists in establishing the list of adjectival collocatives of débat and its synonyms delivered by the Electronic Synonym Dictionary of the research team CRISCO based in Caen, by using the textual data base Frantext (from 1830 to the present time). On this basis, the authors are able to list three types of collocation profiles (in the statistical sense): the narrow, asymmetrical and loose collocations. The functional concept of collocation is relevant only for the first type, whereas the second and the third grasp only preferential cooccurrences.
Il est commode de ranger les cas de cooccurrence adjectivo-nominale préférentielle dans le champ des débats et des dialogues sous le terme de « collocations ». Cependant, l’usage qui est fait de ce terme est éminemment variable et il paraît nécessaire de lancer des passerelles terminologiques afin d’élucider de quels types de collocations nous allons parler.Comme on le sait, le terme de « collocation » trouve son origine dans les travaux de J.R. Firth et est indissociable de son partenaire « colligation ». C’est dans le cadre de sa théorie sémantique que Firth (1957) introduit le premier terme pour des séquences lexicales fréquentes, telles que la présence de l’un des constituants laisse attendre le second. La motivation de la séquence est donc d’abord sémantique (et non grammaticale), il appartient par exemple au chien d’aboyer et à la nuit d’être sombre (cf. Bußmann 2002 sous Kollokation). Cette conception est apparentée aux relations de sens essentielles (wesenhafte Bedeutungsbeziehungen) de W. Porzig ainsi qu’aux solidarités lexicales d’E. Coseriu (1967). Le terme « colligation » est réservé aux conditions morphosyntaxiques qui soudent les expressions linguistiques, par ex. les phénomènes de rection ou de valence, et qui contribuent à sélectionner des sens différents. Ainsi, la différence de valence verbale spécifie deux sens différents de tenir dans Le rendez-vous tient {Ø vs du miracle}, l’emploi qch tient Ø étant remplaçable par qch subsiste/est maintenu et l’emploi qch tient de qch par qch relève de qch. La sémantique contextuelle de Firth (1957) est apparentée à la conception discursive de la signification lexicale de L. Wittgenstein, comme le montre cet extrait cité par G. Williams (2003, p. 35) : « Le sens collocatif (meaning by collocation) est une abstraction au niveau syntagmatique et n’est pas directement concerné par l’approche conceptuelle ou idéationnelle du sens des mots. L’un des sens de night tient à sa capacité de collocation (collocability) avec dark, et pour dark bien entendu de sa collocation avec night »
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-00092896 , version 1 (12-09-2006)

Identifiants

Citer

Jacques François, Jean-Luc Manguin. Dispute théologique, discussion oiseuse et conversation téléphonique : les collocations adjectivo-nominales au cœur du débat. Langue française, 2006, Collocations, corpus, dictionnaires, 2 (150), pp.50-65. ⟨10.3917/lf.150.0050⟩. ⟨hal-00092896⟩
44 Consultations
0 Téléchargements

Altmetric

Partager

Gmail Facebook X LinkedIn More