Les aspects religieux de l'exercice du pouvoir impérial - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Pallas. Revue d'études antiques Année : 2019

Les aspects religieux de l'exercice du pouvoir impérial

Résumé

Tout pouvoir public à Rome trouve sa légitimité dans une confirmation divine et le pouvoir impérial ne fait pas exception. Les formes et les rites de cette validation suivaient néanmoins encore les pratiques républicaines et n'impliquèrent jamais que la charge suprême de l'État fût divinisée-au moins du point de vue institutionnel. Comme les magistrats, l'empereur romain aussi était choisi par les hommes et agréé par les dieux ; cependant la position d'empereur était le résultat d'une combinaison de pouvoirs et de prérogatives diverses, chacune avec leurs propres rites de validation. En tant que princeps de la res publica, père de la patrie et garant de la paix et du non-retour vers le chaos des guerres civiles, l'empereur était symbole et instrument de la bienveillance que les dieux avaient toujours démontrée envers Rome, mais il n'etait pas dieu lui-même. L'empereur n'était pas non plus l'élu des dieux, car aucun rite divinatoire public ne fut jamais introduit pour choisir un empereur plutôt qu'un autre, c'est-à-dire pour réserver aux dieux une prérogative qui restait l'exclusivité du sénat et du peuple. Le divin rentre en relation avec le pouvoir impérial dans un très grand nombre d'occasions et il est impossible de rendre compte de cette complexité dans l'espace d'un simple article. Ce qui nous occupera ici est donc seulement l'une des facettes de cette relation, celle qui concerne l'investiture impériale et la dimension religieuse de l'exercice du pouvoir civil et militaire par l'empereur. Cette synthèse vise en particulier à éclaircir certains points qui pourraient faire l'objet de malentendus et donner la fausse impression d'une origine divine du pouvoir impérial. En effet, de nombreuses sources montrent que l'idée de la divinité de l'empereur régnant était largement répandue, mais nous devons être capables de les interpréter correctement dans leur contexte religieux, politique, topographique et social. Dans une religion sans révélation ni dogme ni autorité centrale, comme l'était celle des Romains, le discours autour de la nature et de l'origine divine du pouvoir peut varier significativement selon le lieu, l'occasion ou le groupe social et nous devons prêter une attention particulière à ne pas mélanger ces différents plans. Les grands hommes politiques de la République et les empereurs ont souvent joué avec l'idée d'une divinisation, sans cependant jamais insister pour une proclamation officielle. Ils ont, en revanche, favorisé un discours ambigu en acceptant épithètes, honneurs et représentations qui les mettaient sur un plan très proche ou identique à celui des dieux. Face à cette ambiguïté, l'historien doit donc faire preuve d'une bonne finesse d'esprit et d'une solide connaissance des institutions romaines .

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halshs-02394237 , version 1 (04-12-2019)

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Citer

Alberto Dalla Rosa. Les aspects religieux de l'exercice du pouvoir impérial. Pallas. Revue d'études antiques, 2019, 111, pp.65-76. ⟨10.4000/pallas.18262⟩. ⟨halshs-02394237⟩
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