À la poursuite de l’ocre kéienne (IG II2 1128) : mesures économiques et formes de domination athénienne dans les Cyclades au IVe s. aC - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2014

À la poursuite de l’ocre kéienne (IG II2 1128) : mesures économiques et formes de domination athénienne dans les Cyclades au IVe s. aC

Résumé

Cet article propose de réévaluer les implications économiques du monopole imposé par Athènes sur la production d’ocre rouge (miltos) de l’île de Kéos après 362 a.C., un épisode connu par une série de décrets gravés (IG II2, 1128).Il s’intéresse d’abord aux motivations athéniennes. Si l’on ne peut encore trancher sur l’usage de cette ocre, l’étude montre que son prix en faisait une alternative bon marché et de qualité par rapport à d’autres pigments rouges d’origine naturelle. L’analyse des modalités pratiques révèle en effet que l’ocre était achetée et non confisquée par Athènes. Elle permet aussi de rétablir un fonctionnement plus classique du circuit d’échange : le fret (naulon) était réglé par les exportateurs, qui versaient également la douane à la sortie du territoire kéien. L’ocre était ensuite transportée sur un navire désigné par les Athéniens, puis revendue obligatoirement dans la cité d’Athènes. L’intérêt des marchands exportateurs résidait probablement dans un trajet sécurisé, dans une revente et un bénéfice assuré, même si ce dernier était faible. Ces conclusions s’appuient entre autres sur une étude des prix de l’ocre et des étalons pondéraux utilisés pour les exprimer. Elle nous conduit à défendre une restitution alternative pour le passage concernant le coût du fret (naulon). Une réédition du texte IG II2 1128 est donc proposée en annexe. Si la finalité exacte de ce monopole nous échappe, il ne paraît plus possible aujourd’hui de n’y voir qu’une simple mesure de rétorsion politique, imposée dans le cadre d’un empire athénien renaissant. La volonté des Athéniens d’empêcher tout détournement de marchandise prouve que ces mesures relevaient d’une volonté économique forte de la part de la cité. Il ne faut cependant pas considérer que les cités kéiennes furent totalement perdantes. Elles disposaient ici d’un débouché assuré pour leur production et préservaient le revenu que constituait leur douane.
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Citer

Aurélie Carrara. À la poursuite de l’ocre kéienne (IG II2 1128) : mesures économiques et formes de domination athénienne dans les Cyclades au IVe s. aC. Bonnin Grégory; Le Quéré Enora. Pouvoirs, îles et mers : formes et modalités de l’hégémonie dans les Cyclades antiques (VIIe s. a.C. – IIIe s. p.C), 64, Ausonius Editions, pp.295-316, 2014, Scripta Antiqua, 978-2-35613-109-6. ⟨hal-01536750⟩
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