Christian-Palestinian Aramaic materials for a theoritical study of documents of a dialect
Les matériaux du syro-palestinien pour une étude théorique des documents
Résumé
The thesis, after a very brief introduction intended to situate geographically and historically
the Syrian-Palestinian communities geographically and historically
the methodical examination of their written documents: the first is the
written documents: the first is the inscription of Evron (415 a.d.), the last is the
the Horologion of Black (1187 a.d.). These communities can be traced
during this period in the western Galilee, in Trans-Jordan
around Jerusalem and at the monastery of St. Catherine of Sinai. They
are the ancestors of the Melkite world, some of whose liturgical texts are already
known in Syro-Palestinian in the 10th and 11th centuries. This dialect, to be classified
group of western Aramaic, is known exclusively from Christian texts
Christian texts exclusively;it is written with characters borrowed from
Syriac (hence its name: "Christo-Palestinian" or "Syro-Palestinian
depending on the author). In the "recent" period (from the tenth century onwards), it underwent
an important influence of Greek and Arabic. Rather poorly known (the
(the Lexicon and the grammar of F. Schulthess are incomplete and based on
editions), it was too often studied from the Syriac
Syriac; the thesis aims at studying all the documents currently available, by
available, publishing new inscriptions and unpublished manuscripts, and to study the
to study for itself the writing of Syro-Palestinian.
The work is thus divided into three parts.
The first part is a complete corpus of inscriptions. Some
Some reflections present the main problems of epigraphy: problems of
The complete list of doctoral degrees awarded during the year 1979-1980 can be found on p. 27.
1979- 1980 can be found on p. 27-28.
The complete list of doctoral dissertations defended during the year 1979-1980 can be found on p. 27-28.
reproduction is seen as an integral part
of the act of reading and interpretation,
problems of the comprehension of an inscription in its archaeological framework
carefully inventoried archaeological framework, problems of the reading which
is, methodologically, a to-and-fro between the deciphering of the letters and the
letters and the knowledge of the lexicon.
The inscriptions studied are of various natures: engraved on
stone: Khirbet es-Samra' (38 inscriptions, 15 of which are unpublished), Stone of
Jarash, Stone of the Palestinian Museum, Plate of 'Abud, graffiti from Wadi
Hajjaj (discovered in 1978); on mosaics: Umm er-Ru'us, Shelomi
(discovered in 1977), Kabri (discovered in 1978), 'Evron (unpublished), El-
Quwaismeh; on ostrakon: Jarash; in ink or paint on hard
hard support: Laure de St Firmin, Plaster of Khirbet Mird (unpublished),
Tel Yunis sherd.
Each inscription is studied from the linguistic point of view; it is
detailed, by comparison with the surrounding Semitic languages.
surrounding Semitic languages (Nabataean, Palmyrene, Syriac,
Hatrean,Thamudean, Safaitic, Arabic, South Arabian dialects).
Inscriptions previously reported as Syro-Palestinian are explicitly excluded
are explicitly excluded from the corpus: Deir Makr Stones, Tel Masos Graffiti
of Tel Masos, mosaic of Jericho, Byzantine lamps (which are Syriac), inscriptions of
Syriac), inscriptions of Deir Dubban, mosaic of Khirbet el-
Mukhayyat (which are kufic). The mosaic of Khirbet el-Kerak and the
shard of Siyagha are illegible.
The second part is a methodical catalog of the manuscripts. It
remains incomplete, given the difficulty of consulting the manuscripts of
Leningrad, Saint Catherine of Sinai, Istanbul (?) and Philadelphia.
It is built on a model called "diagram of material description".
description diagram". This method of description makes it possible, on the one hand, to make
the one hand, to make hypotheses about the relationship between the folios that are now dispersed, and on the otheron the other hand, to identify characteristics common to the production areas.
It also shows that the two groups of manuscripts
distinguished by their writing ("ancient" manuscripts, prior to the xc c,
recent" manuscripts from the 10th to the 12th century) are also distinguished by their
material characteristics.
The third part proposes the construction of a theory of writing
studied in an immanent way, called grammatology. This method,parallel to that of phonology, defines the graphemes and the study of
differential qualities; it leads to the recognition of a system
system specific to a given writing.
The obligation to give an exact account of the deciphering of inscriptions suggests that the
inscriptions suggests that the method of analysis of the graphic signs which
constitute the writing can follow consciously the way which is that,
unconscious, of the act of reading: that consists in discerning signs
which have no legibility if they are taken in isolation, but which are discrimin-
in a set organized by precise laws, the discrimination taking place by the
discrimination takes place by the play of the differential qualities in limited number.
....
La thèse, après une très succincte introduction destinée à situer
géographiquement et historiquement les communautés syro-
palestiniennes, s'attache • à l'examen méthodique de leurs documents
écrits : le premier est l'inscription de Evron (415 a.d.), le dernier est
l'Horologion de Black (1187 a.d.). Ces communautés sont repérables
au cours de cette période en Galilée occidentale, en TransJordanie,
autour de Jérusalem et au monastère Sainte Catherine du Sinaï. Elles
sont les ancêtres du monde melkite dont certains textes liturgiques sont
déjà connus en syro-palestinien aux xe et xie s. Ce dialecte, à classer
dans le groupe des araméens de l'ouest, est connu par des textes
chrétiens exclusivement ; il s'écrit à l'aide de caractères empruntés au
syriaque (d'où son nom : « christo-palestinien » ou « syro-palestinien »
selon les auteurs). Il subira, à la période « récente » (à partir du xe s.),
une importante influence du grec et de l'arabe. Assez mal connu (le
Lexique et la grammaire de F. Schulthess sont incomplets et basés sur
des éditions souvent fautives), il fut trop souvent étudié à partir du
syriaque ; la thèse vise à étudier tous les documents actuellement
disponibles, en publiant les nouvelles inscriptions et des manuscrits inédits et
à étudier pour elle-même l'écriture du syro-palestinien.
L'ouvrage comporte donc trois parties.
La première partie est un corpus complet des inscriptions. Quelques
réflexions présentent les problèmes principaux de l'épigraphie : problè-
La liste complète des doctorats de 3e cycle soutenus au cours de l'année
1979- 1980 se trouve p. 27-28.
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mes techniques de reproduction des documents où la reproduction est
vue comme partie intégrante de l'acte de lecture et d'interprétation,
problèmes de la compréhension d'une inscription dans son cadre
archéologique soigneusement inventorié, problèmes de la lecture qui
est, méthodologiquement un va-et-vient entre le déchiffrement des
lettres et la connaissance du lexique.
Les inscriptions étudiées sont de diverses natures : gravées sur
pierre : Khirbet es-Samra' (38 inscriptions dont 15 inédites), Pierre de
Jarash, Pierre du Musée Palestinien, Plaque de 'Abud, graffite du Wadi
Hajjaj (découvert en 1978) ; sur mosaïques : Umm er-Ru'us, Shelomi
(découverte en 1977), Kabri (découverte en 1978), 'Evron (inédite), El-
Quwaismeh ; sur ostrakon : Jarash ; à l'encre ou à la peinture sur
support dur : Laure de St Firmin, Plâtre de Khirbet Mird (inédit),
tesson de Tel Yunis.
Chaque inscription est étudiée du point de vue linguistique ; c'est
surtout l'onomastique qui est détaillée, par comparaison avec les
langues sémitiques environnantes (Nabatéen, Palmyrénien, Syriaque,
Hatréen, Thamudéen, Safaïtique, Arabe, dialectes sud-arabiques).
Des inscriptions jusque-là signalées comme étant syro-palestiniennes
sont exclues explicitement du corpus : Pierres de Deir Makr, Graffites
de Tel Masos, mosaïque de Jéricho, lampes byzantines (qui sont
syriaques), inscriptions de Deir Dubban, mosaïque de Khirbet el-
Mukhayyat (qui sont coufiques). La mosaïque de Khirbet el-Kerak et le
tesson de Siyagha sont illisibles.
La deuxième partie est un catalogue méthodique des manuscrits. Il
reste incomplet, vu la difficulté de consulter les manuscrits de
Leningrad, de Sainte Catherine du Sinaï, d'Istanbul (?) et de Philadelphie.
Il est bâti sur un modèle appelé « diagramme de description
matérielle ». Cette méthode de description permet, d'une part, de faire des
hypothèses quant à l'apparentement des folios aujourd'hui dispersés, d'autre
part de cerner des caractéristiques communes à des aires de production.
Elle met aussi en évidence que les deux groupes de manuscrits
distingués par leur écriture (manuscrits « anciens », antérieurs au xc s.,
manuscrits « récents du xe au xne) se distinguent également par leurs
caractéristiques matérielles.
La troisième partie propose la construction d'une théorie de l'écriture
étudiée de façon immanente, appelée grammatologie. Cette méthode,
parallèle à celle de la phonologie, définit les graphèmes et l'étude des
qualités différentielles ; elle aboutit à la reconnaissance d'un système
graphémique propre à une écriture donnée.
L'obligation de rendre compte avec exactitude du déchiffrement des
inscriptions suggère que la méthode d'analyse des signes graphiques qui
constituent l'écriture peut suivre consciemment la voie qui est celle,
inconsciente, de l'acte de lecture : cela consiste à discerner des signes
qui n'ont pas de lisibilité s'ils sont pris isolément, mais qui sont discri-
minables dans un ensemble organisé par des lois précises, la
discrimination s'opérant par le jeu des qualités différentielles en nombre limité.
On peut donc formaliser les caractéristiques propres à une écriture ;
on démontre alors que l'alphabet syro-palestinien possède sa structure
propre et n'est pas syriaque. La thèse avance que l'alphabet syro-
palestinien s'est constitué à partir de l'alphabet syriaque, mais en
formant un nouveau système ; il serait dû à des populations d'origine
syriaque qui se sont adaptées en s'installant en Palestine et en adoptant
le dialecte local.
Le système de l'écriture fonctionne selon des lois synchroniques :
l'alphabet (ensemble des graphèmes) est construit à partir de 5
micrographèmes seulement ; les qualités différentielles sont au nombre de 5.
Leur étude permet de mettre en évidence un classement de formes qui
fournissent des critères de classement diachronique. En effet, en suivant
la méthode d'analyse des qualités différentielles, on met en évidence que
les graphèmes se répartissent en classes définissables par l'agencement
des micro-graphèmes ; c'est la variation de ces micro-graphèmes qui
fournit des repères diachroniques. La méthode permet donc de proposer
des critères pour une paléographie. Dans l'état actuel de la recherche,
on peut voir au moins quatre étapes, quatre points temporels de
changement : : 415 a.d. (à >Evron), début du vie s. (au Sinaï), époque du ms.
des 40 martyrs (vii s.?), fin du ix« -début du x« s. (apparition de
l'écriture « récente » qui restera pratiquement la même jusqu'au xiie) ;
on peut soupçonner une cinquième étape à intercaler entre le viivet le ixes.
En annexe, la thèse offre un ensemble de textes inédits ou corrigés,
une table des manuscrits, un fichier exhaustif des péricopes bibliques et
des textes non bibliques.
Deux volumes de planches complètent et illustrent le texte ; le
premier comporte les fac-similés de toutes les inscriptions du corpus
des inscriptions, le second comprend une sélection de fac-similés des
manuscrits. Tous les fac-similés sont à l'échelle grandeur nature, sauf
indication contraire explicite (quelques cas seulement : pour les
mosaïques, qui sont évidemment trop grandes et sont fournies à l'échelle 1/2,
et pour la plaque de Abud, à l'échelle 1/4). Un dossier photo peut être
consulté chez l'auteur, ainsi que le fichier des textes, qui n'a pu être
reproduit.