What are the contributions of the analysis of the content and structure of social representations to improve HRM practices aimed at their modification and thus the reduction of professional inequalities based on gender? An exemplary case study.
Quels sont les apports de l'analyse du contenu et de la structure des représentations sociales pour améliorer les pratiques de GRH visant leur modification et ainsi la réduction des inégalités professionnelles basées sur le genre ? Une étude de cas exemplaire.
Résumé
Despite a substantial improvement in the condition of women in organizations since the mid-1960s in France, it is clear that inegalitarian phenomena persist which handicap them in their professional development. Much academic studies in sociology and human resources management point to social representations (SR), or one of their components, as the source of these inequalities, which they justify. It is in the face of the observation that inequalities persist despite the recommendations of the managerial literature to make them evolve, and the presence of a legal framework that is increasingly coercive, that we question the latter and in particular their unity of analysis: stereotypes. The question of the social construct surrounding the sexes, which opposes two social groups with divergent interests, being social in essence, we choose to mobilize the theory of social representations of Moscovici and precisely his structural approach theorized by Abric. According to him, a social representation is a hierarchical structure, the content and structure of which should be studied, since the place of cognitive elements, of which stereotypes are a part, gives them a precise role in the representation. We therefore wonder about the contributions of the structural analysis of social representations to improve HRM practices aimed at their modification and thus the reduction of inequalities. To do this, we are carrying out an exemplary case study, in terms of the equality policy, in order to study the underlying mechanisms at the origin of potential resistance causing the persistence of the aforementioned phenomena. The multi-methodology that we implement has enabled us to highlight the specificities in the representations of the different groups involved in the career development of women executives and engineers, pleading in favor of a sociological approach to the study of SR. By discussing their content by zone (central core, peripheries) with the way in which the management tools mentioned in the company agreements are applied by the actors in the field, we analyze the relevance of the equality policy of our case study in depth. We base our managerial recommendations on this discussion. In particular, the establishment of specific training adapted to different audiences based on our results from the sociological approach of the study of SR, which will also be used, associated with a behavioral change technique, as recommended by Moliner and Guimelli, to work on the global issue of overinvestment which particularly disadvantages women, who are more involved in the domestic sphere. Furthermore, the addition of managerial decision control devices seems essential to us. The recourse to the theory of the central core theorized by Abric, rarely used in management sciences constitutes, in view of our results, the major theoretical contribution of our thesis work, as well as the pluri-methodology that we mobilize, which forms a model analysis that can be used by academics and practitioners alike in order to continue this multidisciplinary work aimed at professional equality.
Malgré une amélioration substantielle de la condition des femmes dans les organisations depuis le milieu des années 1960 en France, force est de constater la persistance de phénomènes inégalitaires qui les handicapent dans leurs évolutions professionnelles. De nombreux travaux académiques en sociologie et en gestion des ressources humaines désignent les représentations sociales (RS) ou l’un de leurs composants comme étant la source de ces inégalités, qu’elles justifient. C’est devant le constat que ces inégalités perdurent en dépit des préconisations de la littérature en sciences de gestion pour les faire évoluer et de la présence d’un cadre légal se voulant de plus en plus coercitif que nous remettons en question ces dernières et notamment leur unité d’analyse, les stéréotypes. La question du construit social entourant les sexes, qui oppose deux groupes sociaux aux intérêts divergents étant par essence sociale, nous choisissons de mobiliser la théorie des représentations sociales de Moscovici et précisément son approche structurale théorisée par Abric. Selon ce dernier, une représentation sociale est une structure hiérarchisée, dont il convient d’étudier le contenu et la structure, puisque la place des éléments cognitifs, dont les stéréotypes font partie, leur confère un rôle précis dans la représentation. Aussi nous nous interrogeons sur les apports de l’analyse structurale des représentations sociales pour améliorer les pratiques de GRH visant leur modification et ainsi la réduction des inégalités. Pour ce faire, nous réalisons une étude de cas exemplaire, en termes de démarche égalité, afin d’étudier les mécanismes sous-jacents à l’origine de potentielles résistances causant la persistance des phénomènes susmentionnés. La pluri-méthodologie que nous mettons en place nous a permis de mettre en évidence les spécificités dans les représentations des différents groupes impliqués dans les évolutions de carrière des femmes cadres et ingénieures, plaidant en la faveur d’une approche sociologique de l’étude des RS. Par la mise en discussion de leur contenu par zone (noyau central, périphéries) avec la manière dont les mesures présentes dans les accords sont appliquées par les acteurs sur le terrain, nous analysons la pertinence de la démarche égalité de notre cas, en profondeur, ce sur quoi nous basons nos préconisations managériales. Notamment la mise en place de formations spécifiques aux différents publiques en se basant sur nos résultats issus de l’approche sociologique de l’étude des RS, qui serviront par ailleurs, associés à une technique de changement comportemental, comme le préconisent Moliner et Guimelli, à travailler sur la question globale du surinvestissement qui défavorise particulièrement les femmes, plus impliquées dans la sphère domestique. En outre, l’ajout de dispositifs de contrôle des décisions managériales, nous semble indispensable. Le recours à la théorie du noyau central d’Abric, rarement utilisée en sciences de gestion, constitue au vu de nos résultats l’apport théorique majeur de notre travail de thèse, de même que la pluri-méthodologie que nous mobilisons, qui forme un modèle d’analyse utilisable par les universitaires comme par les praticiens afin de poursuivre ce travail pluridisciplinaire visant l’égalité professionnelle.
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)