Art contemporain et nouvelles fabriques numériques - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2020

Contemporary art and new digital factories

Art contemporain et nouvelles fabriques numériques

Quentin Destieu
  • Fonction : Directeur artistique
  • PersonId : 1085671

Résumé

The project of this thesis is to draw the outlines of an artistic movement that uses digital technologies, but whose too general qualification as Digital Art struggles to circumscribe its issues and aesthetics. This research builds on more than ten years of artistic programming of the GAMERZ multimedia arts festival, as a field of observation and interaction with my practice. The series of work of arts studies and interviews of artists from this selection meets the dual need to submit to the history of art works related to both the current and the future developments of our societies, and seek to identify what are the references, the practices and the commitments that unite them. Far from being technophobe, the artists associated with this research appropriate these technologies and react to certain Orwellian drifts of our societies. The analysis of their approach makes it possible to highlight critical questions specific to this movement that tends to emancipate from the dominant techno-liberal rhetoric. The first part sets out to define a body of historical and theoretical references common to a set of artists sharing a system of values and digital practices. These references are crystallized around "techno-critical" and counter-cultural social movements (New Age, punk, hippie, etc.) serving as a substrate for emblematic artistic gestures that play with technologies and architect a coherent movement. Collective work, the sharing of know-how, emancipation through practice are the principles defended by these artists who juxtapose with those carried by certain digital counter-cultures: hacker movement, Do it yourself, Open source. The second part reveals how their practices participate with these movements in transforming the notion of workshop into a real digital factory that shares, with Fablab, hackerspaces, and Artlab, tools (3D printers, numerical control machines, free software, cards, etc.) and work methods. Their convergent will associated with those of artists contribute to the establishment of more autonomous systems as citizen alternatives to dominant technologies. These artists thus renew commitments and utopias peculiar to some older avant-gardes, updating the concerns of Situationism or the Arts and crafts movement. The third part identifies artistic prospects carried by these creations. It establishes that the will to understand these technologies, nourished by technical know-how and practice, seeks to integrate and claim a human, artisanal and empirical "touch". In this process of creation, some artists open up to methods in connection with magic rituals. They then experience, sometimes with humor, the fragility and fallibility of technologies in their interactions with the invisible. These experiments have their origins in the New Age counter-cultures and theories still in development like those of quantum physics. Their works offer us breaths in which the imagination regains a central role, emancipating the human being from the roles of consumer and user by allowing him to rearrange his own imaginary world.
Le projet de cette thèse est de dessiner les contours d’un mouvement artistique qui fait appel aux technologies digitales mais dont la qualification trop généraliste d’art numérique peine à circonscrire les questionnements et l’esthétique. Cette recherche s’appuie sur plus de dix ans de programmation artistique du festival des arts multimédia GAMERZ en tant que terrain d’observation et d’interaction avec ma pratique. La série d’analyses d’oeuvres et d’entretiens d’artistes issue de cette sélection répond à la double nécessité de soumettre à l’histoire de l’art, des oeuvres en lien tant avec l’actualité qu’avec le futur de nos sociétés, et de chercher à identifier quelles sont les références, les pratiques et les engagements qui les unissent. Loin d’être technophobes, les artistes associés à cette recherche s'approprient ces technologies et entrent en réaction avec certaines dérives orwelliennes de nos sociétés. L’analyse de leurs démarches permet de mettre en lumière des questionnements critiques propres à ce mouvement qui tend à s’émanciper du discours techno-libéral dominant. La première partie s’attache à définir un corpus de références historiques et théoriques commun à un ensemble d’artistes partageant un système de valeurs et de pratiques numériques. Ces références se cristallisent autour de mouvements sociaux « techno-critiques » et de contre-cultures (New Age, punk, hippies, etc.) servant de substrat à des gestes artistiques emblématiques qui jouent avec les technologies et architecturent un mouvement cohérent. Le travail collectif, le partage de savoir-faire, l’émancipation par la pratique sont des principes défendus par ces artistes qui se juxtaposent à ceux portés par certaines contre-cultures numériques : mouvement hacker, Do it yourself, Open source. La deuxième partie révèle comment leurs pratiques participent avec ces mouvements à faire évoluer la notion d’atelier en véritable fabrique numérique qui partagent avec les Fablab, hackerspaces, et les Artlab des outils (imprimantes 3D, machines à commandes numériques, logiciels libres, cartes électroniques, etc.) et des méthodes de travail. Leurs volontés convergentes associées à celles des artistes concourent à la mise en place de systèmes plus autonomes comme alternatives citoyennes aux technologies dominantes. Ces artistes renouent ainsi à des engagements et des utopies propres à certaines avant-gardes plus anciennes, réactualisant des préoccupations du Situationnisme ou encore du mouvement Arts and Crafts. La troisième partie identifie des prospectives artistiques portées par ces créations. Elle établit que la volonté de compréhension de ces technologies, nourrie de savoir-faire technique et de pratique, cherche à intégrer et à revendiquer une « touche » humaine plus artisanale. Dans ce processus de création, certains artistes s’ouvrent à des méthodes, moins cartésiennes, en lien avec des rituels magiques. Ils éprouvent alors, parfois avec humour, la fragilité et la faillibilité des technologies dans leurs interactions avec l’invisible. Ces expérimentations trouvent leurs origines dans les contre-cultures New Age et des théories encore en développement comme celles de la physique quantique. Leurs oeuvres nous offrent des respirations dans lesquelles l’imagination retrouve un rôle central, émancipant l’humain des rôles de consommateur et d’utilisateur en lui permettant de réaménager son propre imaginaire.
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Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)

Dates et versions

tel-03059889 , version 1 (14-12-2020)

Identifiants

  • HAL Id : tel-03059889 , version 1

Citer

Quentin Destieu. Art contemporain et nouvelles fabriques numériques. Art et histoire de l'art. Aix Marseille Université (AMU); Centre Norbert Elias, 2020. Français. ⟨NNT : ⟩. ⟨tel-03059889⟩
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