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Hdr Année : 2015

INTERFACES FORM / SENSE IN THE LEXICON OF ARABIC

INTERFACES FORME/SENS DANS LE LEXIQUE DE L'ARABE

Salam Diab-Duranton

Résumé

J’étudie plusieurs aspects de la langue arabe (et dans une moindre mesure du syriaque), saisis dans une perspective diachronique et épistémologique. La synthèse de ces thématiques de recherche se résume sous le titre : Interfaces forme/sens dans le lexique de l’arabe : création, construction et organisation. Constituant le fruit d’une vingtaine d’années de recherche, mes travaux s’articulent en deux grands axes : 1.Interfaces forme/sens en lexicologie et en métrique arabes a.Interfaces sémantique et phonétique dans la description et l’organisation du lexique arabe classique et standard b.Interfaces phoniques, prosodiques et sémantiques en poésie arabe contemporaine c.Linguistique syriaque 2.Edition, traitement et variation linguistiques de l’oralité du Mashreq et de la parémiologie arabe. 1. a. Interfaces sémantique et phonétique dans la description et l’organisation du lexique arabe classique et standard Mes travaux dans ce domaine s’insèrent dans les champs de recherche de la linguistique arabe et comparée. L’objectif étant de découvrir l’organisation centrale du lexique arabe classique et les principes de son développement, mes recherches s’inscrivent dans une perspective panchronique et dans le cadre de la Théorie des matrices et des étymons (TME), et, par conséquent, à contre-courant de la conception structuraliste dans sa manière d’organiser le lexique en morphèmes (ou monèmes). Mes travaux sur la lexicologie arabe remettent radicalement en question les deux postulats saussuriens (arbitraire et linéarité du signe linguistique) ainsi que la doxa trilittéraliste dans l’organisation du lexique arabe et sémitique. Mes recherches ont montré que l’organisation formelle de l’arabe se structure selon une organisation hiérarchisée en trois niveaux qui sont : la matrice, l’étymon et le radical. Ainsi, une réorganisation du lexique arabe a pu être concrétisée pour la première fois à travers une première conception d’un dictionnaire basé sur ces trois niveaux successifs. Mes travaux sur le lexique arabe se sont poursuivis à travers la problématique de la créativité lexicale en arabe à la lumière de la lexicographie médiévale et de l’approche philologique de la Renaissance arabe (Nahḍa). Ils examinent plus particulièrement le lien entre le phénomène de substitution et le processus de créativité lexicales dans les principales études lexicographiques médiévales et celles du début de la Nahḍa. Si la dérivation est classiquement conçue comme le processus-clé de la création lexicale en arabe ainsi que dans les langues casuelles et naturelles, les recherches étymologiques sur la langue arabe et l’analyse lexicographique nous apprennent que la formation lexicale s’opère généralement à partir des deux procédés majeurs : la morphosyntaxe et la morphosémantique. Ce schéma binaire laisse cependant peu de place pour d’autres processus d’apport lexical qui mériteraient d’être soulignés à l’intérieur de cette typologie, comme celui de la substitution lexicale. J’ai ainsi pu définir trois moments clés de l’élaboration lexicographique arabe : d’abord, une compilation et une description des données linguistiques, qui sont essentiellement entreprises par les prédécesseurs d’Ibn Jinnî (10ème siècle) ; puis une rationalisation et une systématisation dues à cet auteur ; et, après une rupture assez longue, un rajeunissement et une restructuration, à l’époque de la Nahda. La méthode appliquée pour mener à bien les investigations est multiple. Elle tire avantage des derniers acquis de la linguistique ; elle recourt à une démarche historique et comparative ; et elle analyse l’évolution des approches de la substitution chez les grammairiens arabes, tout en soulevant leurs points de rencontre ou de divergence. 1. b. Interfaces phoniques, prosodiques et sémantiques en poésie arabe contemporaine Mes recherches dans ce domaine s’inscrivent dans le cadre de la théorie de Roman Jacobson, reformulée par Nicolas Ruwet (1975, 1981a et 1981b) qui se fonde sur la double structuration du discours poétique. Dans la poésie arabe moderne, aucune codification du même genre n’existe réellement malgré les tentatives de la poétesse irakienne Nāzik al-Malā’ika. Des expériences métriques diverses et variées ont durant la deuxième moitié du vingtième siècle ouvert la voie à la pratique du vers libre, et surtout à un phénomène métrique ultra-moderne que j’ai appellé la qasīda al-mudawwara. Mes travaux ont permis de définir les critères de définition de la qaṣīda mudawwara, de mettre en valeur les thèmes et les langages qu’elle a introduits alors que la tradition poétique avait proscrits, et de montrer qu’elle s'investit d’une prosodie nouvelle, capable de répondre, d’une pluralité de sens, à la diversité et aux tensions qui caractérisent le monde moderne. 1. c. linguistique syriaque Les recherches que je mène dans ce domaine se focalisent principalement sur la traduction vers le français des manuscrits anciens en langue syriaque (oriental et occidental), sous la direction de Georges Bohas, et de Dominique Gonnet. De même que sur le lien historique du syriaque et de l’arabe ainsi que leur influence réciproque. Mes travaux montrent que si l’arabe a vu s'épanouir toutes ses potentialités, c’est parce que le syriaque en constituait l’élément moteur. Inversement, lorsque l’arabe atteint son apogée, il va à son tour marquer de son empreinte le syriaque, tant sa grammaire que l’organisation de son lexique. Si les premières grammaires syriaques avaient pour base la Technè grecque, les grammaires tardives, à partir de Bar Hebraeus (XIIIème siècle), adopteront les principaux concepts de la tradition grammaticale arabe, tels que les parties du discours, la racine trilitère, le schème, le verbe sain et défectueux, etc. Ce qui se répercute sur l’organisation du lexique syriaque, lequel sera désormais classé dans les dictionnaires selon une racine trilitère. 2. Edition, traitement et variation linguistiques de l’oralité du Mashreq et de la parémiologie arabe. Le deuxième axe de mes travaux de recherche se concentre sur l’étude de la production orale, dans ses deux facettes narrative (le Roman populaire) et sapientiale (la parémiologie). Ces deux thèmes constituent pour moi un travail d’édition et un champ d’investigation linguistique à travers lequel j’étudie la langue, la variation linguistique, le contact des langues ainsi que la sémantique lexicale. Concernant le Roman populaire, je travaille sur la Sīrat al malik al-Ẓāhir (Le Roman de Baybars). Quant à la parémiologie, il s’agit pour l’instant d’un travail d’édition d’une compilation proverbiale faite par l’un des humanistes européens les plus connus : Antoine Galland.
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Citer

Salam Diab-Duranton. INTERFACES FORME/SENS DANS LE LEXIQUE DE L'ARABE : CREATION, CONSTRUCTION, ORGANISATION. Linguistique. Université Franche-Comté (UFC), 2015. ⟨tel-01948651⟩
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