Aurum, argentum et aliae res innumerabiles. Gildings in medieval mural paintings in South West of France. - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2010

Aurum, argentum et aliae res innumerabiles. Gildings in medieval mural paintings in South West of France.

Aurum, argentum et aliae res innumerabiles. Les dorures dans les peintures murales médiévales du Sud-Ouest de la France

Résumé

Gilding, associated in medieval murals, with colors holds an important place within the iconographic themes. The inventory of sites in southwestern France shows that gilding was very present from the twelfth century. But the constituents of this type of decor are fragile. The metal foil has often disappeared and only the adhesive layer of organic origin remains. That's why we used the property of these fluorescent binders under UV light to detect the old golden areas. In areas of importance symbolically (halo of Christ, crown of the Virgin ...), when yellow fluorescences were visible, we found after analysis of micro-samples that these areas were remnants of gilding. On the stratigraphic sections of the samples taken, it is the mixing layer (binder) that fluoresces. The spectrofluorimetric study of about ten binders used in gilding techniques made it possible to discriminate them. Accelerated aging of linseed oil and linseed oil mixed with lead white (mixtion) in particular, show that the dominant wavelength is moving towards the long wavelengths, from blue to yellow. Lead white accelerates this aging and significantly increases the fluorescence intensity. The analysis of micro-samples taken in about fifteen sites shows that the gilding techniques used between the twelfth and sixteenth century are varied: gilding with gold leaf, silver and tin for the old periods. The diversity of nature of these metals shows the desire to prioritize the scenes. The choice of type of gilding is oriented by symbolic considerations, economic and / or technical or for the sake of realism (keys, swords, applied brocade). All the metal sheets were applied using the technique of the mixtion (linseed oil mixed with lead compounds (minium, mainly lead-white) .The technique of gilding evolves little between the eleventh and the sixteenth century but diversifies more at the end of the period considered. Models samples of gilding made according to ancient recipes have helped to understand these techniques. The strong thermo-hygrometric variations and the architectural modifications are at the origin of the loss of decorations and gilding. When the metallic leaves remain, the gold tarnishes, the silver is deteriorated in particular in silver sulphide and the tin in hydro-romarchite. Accelerated aging of gilding test pieces made according to old recipes makes it possible to observe the types of degradation. Fumigation disinfestation treatments on these specimens were tested to evaluate their action on paints and retables. Most sites studied have been the subject of restoration campaigns and conservation measures to stabilize their environment. Computer ressources have been useful to propose a virtual (3D) rendering of the murals of the chapel of the ancient abbey home of Moissac. The goal was to return to the chapel the aspect it could know in medieval times by replacing the gilding and simulating the atmosphere according to architectural changes (openings and closures) from the original state to the plan current.
La dorure, associée dans les peintures murales médiévales, aux couleurs tient une place importante au sein des thèmes iconographiques. L’inventaire des sites dans le Sud-Ouest de la France montre que la dorure était très présente dès le XIIe siècle. Or les constituants de ce type de décor sont fragiles. La feuille métallique a souvent disparu et seule subsiste la couche adhésive d’origine organique. C’est pourquoi nous avons utilisé la propriété de ces liants à fluorescer sous éclairage UV afin de détecter les zones anciennement dorées. Dans les zones importantes du point de vue symbolique (auréole du Christ, couronne de la Vierge…), lorsque des fluorescences jaunes étaient visibles, nous avons constaté après analyse de micro-prélèvements que ces zones étaient des vestiges de dorures. Sur les coupes stratigraphiques des échantillons prélevés, c’est la couche de mixtion (liant) qui fluoresce. L’étude par spectrofluorimétrie d’une dizaine de liants employés dans les techniques de dorure a permis de les discriminer. Les vieillissements accélérés d’huile de lin et d’huile de lin mêlée à du blanc de plomb (mixtion) notamment, montrent que la longueur d’onde dominante se déplace vers les grandes longueurs d’onde, du bleu vers le jaune. Le blanc de plomb accélère ce vieillissement et augmente de manière significative l’intensité de fluorescence. L’analyse des micro-prélèvements effectués dans une quinzaine de sites montre que les techniques de dorure employées entre le XIIe et le XVIe siècle sont variées : dorures à la feuille d’or, d’argent et d’étain pour les périodes anciennes. La diversité de nature de ces métaux montre la volonté de hiérarchiser les scènes. Le choix du type de dorure est orienté par des considérations symboliques, économiques et/ou techniques ou par souci de réalisme (clés, épées, brocart appliqué). Toutes les feuilles métalliques ont été appliquées selon la technique de la mixtion (huile de lin mêlée à des composés de plomb (minium, blanc de plomb principalement). La technique de la dorure évolue peu entre le XIe et le XVIe siècle mais se diversifie davantage à la fin de la période considérée. Des recréations de dorures réalisées selon les recettes anciennes ont aidé à la compréhension de ces techniques. Les fortes variations thermo-hygrométriques et les modifications architecturales sont à l’origine de la perte des décors et des dorures. Lorsque les feuilles métalliques subsistent, l’or ternit, l’argent s’altère notamment en sulfure d’argent et l’étain en hydro-romarchite. Des vieillissements accélérés d’éprouvettes de dorure réalisées selon des recettes anciennes permettent d’observer les types de dégradation. Des traitements de désinfestation par fumigation sur ces éprouvettes ont été testés afin d’évaluer leur action sur les peintures et les retables. La plupart des sites étudiés ont fait l’objet de campagnes de restauration et de mesures de conservation afin de stabiliser leur environnement. Les ressources de l’informatique ont été utiles pour proposer une restitution virtuelle (3D) des peintures murales de la chapelle de l’ancien logis abbatial de Moissac. L’objectif a été de rendre à la chapelle l’aspect qu’elle a pu connaître à l’époque médiévale en replaçant les dorures et en simulant les ambiances en fonction des modifications architecturales (ouvertures et fermetures) depuis l’état originel au plan actuel.
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Citer

Aurélie Mounier. Aurum, argentum et aliae res innumerabiles. Gildings in medieval mural paintings in South West of France.. Humanities and Social Sciences. Université Bordeaux MONTAIGNE, 2010. English. ⟨NNT : ⟩. ⟨tel-01864084⟩
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