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Communication Dans Un Congrès Année : 2016

Évaluations plurielles : un projet éducatif “sciences et égalité” sous le regard des élèves, des familles, des acteurs éducatifs et de la recherche

Clémence Perronnet

Résumé

Cette communication propose d’analyser les multiples modes d’évaluation et de jugement d’un dispositif scolaire représentatif des nouvelles problématiques éducatives. Il s’agirait d’expliquer comment les élèves, leurs familles, le personnel éducatif et des chercheuses en sociologie perçoivent et évaluent un projet où se combinent éducation à l’égalité et enseignement scientifique. Le projet « Tous égaux devant la science » (TES), mené dans des écoles et un collège de Lyon, atteste des inflexions récentes des espaces scolaires et éducatifs : permis par l’ouverture des établissements vers les réseaux extérieurs, il fait collaborer des enseignant·es et des médiateur·trices scientifiques venu·es du monde associatif local, dans le but d’agir sur la socialisation scolaire, mais aussi familiale. Il s’agit en effet de favoriser une égalité des chances dans l’accès aux sciences pour les enfants de milieux populaires, et en particulier pour les filles, tout en développant la culture scientifique et technique des élèves. L’accompagnement des familles dans le choix d’orientation est aussi inscrit au programme de ce projet. Par son volet de promotion de l’égalité fille-garçon, le projet TES s’inscrit dans le cadre des « éducations à », pour lesquelles la question d’une évaluation non-scolaire des effets est la plus souvent posée : il s’agit de mesurer les effets de ces dispositifs au-delà de la classe et des exercices qui lui sont propres. Cette problématique a beaucoup été abordée pour l’éducation au développement durable (Comité 21, 2011) ou l’éducation artistique et culturelle (Lauret, 2014). Toutes les « éducations à » et toutes les tentatives d’en évaluer l’impact partagent certains traits (Bordeaux et Kerlan, 2015) : d’une part une difficulté à déterminer les critères d’évaluation à sélectionner, d’autre part la multiplicité et la proximité des acteur·trices des projets. Dans le cadre de cette communication, nous mobiliserons le concept d’évaluation au sens large d’« apprécier le train des conduites, sous les regards réciproques, et avec ses propres raisons d’agir » (Cottereau 2014, p. 150) afin d’interroger l’impact du projet TES du point de vue de tous ceux qu’il concerne : enfants, parents, enseignant·es, médiateur·trices scientifiques et chercheuses. On questionnera notamment la transférabilité des compétences et connaissances développées dans le cadre du projet d’un espace à l’autre : de l’association locale aux établissements scolaires, mais aussi du milieu scolaire au milieu familial. L’éducation à l’égalité est-elle perçue comme telle par ceux qui la reçoivent, et occasionne-t- elle des changements dans les représentations et les actions qui dépassent le cadre limité du projet ? Il s’agira également de réfléchir aux outils méthodologiques mis en œuvre pour récolter les jugements portés par chacun, en revenant sur les modalités de l’enquête autour du dispositif. Ce travail repose sur une enquête sociologique longitudinale engagée en 2013 dans deux écoles primaires et poursuivie depuis septembre 2015 dans un collège de Lyon. L’étude suit un tiers des élèves de la cohorte qui participe au projet TES depuis le CM1, soit une trentaine d’enfants, ainsi qu’un petit groupe de quinze enfants témoins qui ne font pas partie du projet TES. La communication s’appuiera sur les données obtenues dans le cadre de trois années d’observation participante d’ateliers scientifiques hebdomadaires, et de participation aux réunions d’organisation du projet, ainsi que sur des entretiens semi-directifs réalisés avec les enfants, les parents, les membres de l’association et les enseignant·es impliqué·es. Bibliographie : COTTEREAU A., 2014, « Contextualiser dans un monde auto-interprétant. “Quel prix pour la garde d’un bébé ?” : un exemple d’anthropologie de l’évaluation ou “ethnocomptabilité” », dans BRAYARD F. (dir.), Des contextes en histoire. Actes du forum du CRH 2011, Paris, Centre de recherches historiques de l’EHESS. COMITE 21, 2011, Compte-rendu : L’évaluation des démarches de développement durable dans les établissements scolaires, Le Réseau des acteurs du développement durable, Paris. BORDEAUX, M.-C., KERLAN, A. (dirs.), 2015, Rapport d’étape : l’évaluation des « effets » de l’éducation artistique et culturelle. Étude méthodologique et épistémologique, Grenoble, Université Stendhal. LAURET J.-M., 2014, L’art fait-il grandir l’enfant ? Essai sur l’évaluation de l’éducation artistique et culturelle, Toulouse, Éditions de l’Attribut, coll. « La culture en questions ».
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Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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Dates et versions

halshs-01398300 , version 1 (17-11-2016)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-01398300 , version 1

Citer

Clémence Perronnet. Évaluations plurielles : un projet éducatif “sciences et égalité” sous le regard des élèves, des familles, des acteurs éducatifs et de la recherche. Penser les nouvelles problématiques éducatives dans une perspective internationale - Recherche en éducation et recomposition des espaces scolaires et éducatifs, Université Paris-Est Créteil - OUIEP, Nov 2016, Créteil, France. ⟨halshs-01398300⟩
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