Nature industrielle, espace protégé urbain : le dépassement des oxymores - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2013

Industrial Nature, Urban Protected Areas: beyond Oxymoron

Nature industrielle, espace protégé urbain : le dépassement des oxymores

Samuel Depraz

Résumé

The concept of protected areas, generally relating to scarcely populated or wilderness areas, is expanding up today to urbanized areas, even under the denomination of “urban national parks”. In a same way, the urban park, hence conceived as a domesticated and artificial area, is becoming a place of real nature and wilderness in the city, at least under the current trend of developing a differential management of green spaces in urban areas. This convergence between two opposite objects is making sense for a redefinition of Nature in the city, which has been integrated to the urban heritage and is now protected within it. However, if the thought about the integration of Nature in the city is actually rather old, its designation as a wild nature to be protected is quite new and reinforces its ecological value. The example of the former industrial and mining areas of the Ruhr basin, in Germany, especially illustrates this new paradigm since the renovation process of the region is based on original ecologic processes such as renaturation of wasteland, as well as the protection and valuation of an “Industrial Nature”, that is a real urban biodiversity that is taking part to a regional project of a landscape park in the Emscher valley. This paper aims at demonstrating that we are facing a rather innovative way of protecting Nature that focuses mostly on ecological processes rather than on a pristine, idealistic state of wilderness or an official proper status of “protected area”; this is not only a way of protection that is open, adaptative, and able to take the surrounding urban environment in account, but that is actually necessarily bound to it.
Le concept d’espace naturel protégé, généralement associé aux territoires peu habités voire sauvages, s’étend pourtant aujourd’hui jusqu’aux espaces urbanisés en prenant même la forme de « parcs nationaux urbains ». De même, le parc urbain, autrefois perçu comme un espace domestiqué et artificialisé, devient lui-même un support de naturalité et de sauvage dans la ville, ne serait-ce que par la tendance actuelle à développer une gestion différenciée des espaces verts en milieu urbain. Cette convergence entre deux objets opposés ouvre à une redéfinition de la nature en ville, désormais intégrée au patrimoine urbain et protégée avec lui. Cependant, si la réflexion sur l’intégration de la nature en ville est en fait ancienne, sa désignation sous le terme de nature sauvage, à protéger, est nouvelle et en renforce la valeur écologique. L’exemple des anciens terrains industriels du bassin de la Ruhr (Allemagne) illustre tout particulièrement ce nouveau paradigme, puisque la rénovation de la région se fonde sur des processus écologiques originaux de renaturation des friches, mais aussi de protection et de valorisation d’une « nature industrielle », c’est-à-dire d’une véritable biodiversité urbaine intégrée à un projet régional de Parc paysager de l’Emscher. L’article souhaite démontrer qu’il s’agit là d’une forme de protection innovante de la nature, centrée surtout sur les processus écologiques d’évolution de la biodiversité plutôt que sur un état initial idéalisé de nature sauvage ou un statut d’espace naturel protégé à proprement parler ; une protection ouverte, souple, qui non seulement tient compte du contexte urbain environnant, mais est en fait même intrinsèquement liée à lui.
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halshs-01257926 , version 1 (29-05-2018)

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  • HAL Id : halshs-01257926 , version 1

Citer

Samuel Depraz. Nature industrielle, espace protégé urbain : le dépassement des oxymores. L. Bruno, E. Lezy. BiodiverCités : les aires protégées urbaines, des laboratoires grandeur nature, Le Manuscrit, p. 59-80, 2013, 978-2-304-04112-5. ⟨halshs-01257926⟩
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