Présence de Rousseau à Grenoble - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Autre Publication Scientifique Année : 2012

Présence de Rousseau à Grenoble

Résumé

Une tendance rousseauiste traverse les origines scientifiques du Muséum de Grenoble : l'enseignement de la botanique au jardin. Cet enseignement vit le jour dans le dernier quart du 18e siècle et perdura à Grenoble jusqu'au milieu du 19e siècle. Très tôt en effet, des herboristes et des médecins grenoblois ouvrirent leurs jardins privés aux " curieux ", mot qui désignait alors les amateurs de sciences naturelles. Ils s'inspiraient en cela de l'exemple du Jardin de Montpellier et de celui du Jardin du roi à Paris dont les démonstrateurs enseignaient la botanique, base de la pharmacopée de l'époque, au jardin même. Parmi les jardins privés grenoblois dont les archives ont conservé la trace, il faut citer le jardin de Pierre Liotard (1729-1796), jardinier issu d'une vieille famille d'herboristes grenoblois, et celui qu'il cultivait près de la Porte de France avec le docteur Clapier (1740-1818). Leurs jardins contenaient des plantes rares, " inconnues de Linné lui-même ", " toutes les plantes des Alpes " et les plantes avec lesquelles ils préparaient des remèdes. Ce sont ces jardins que visita Jean-Jacques lors de son séjour à Grenoble en 1768. Clapier et Liotard herborisèrent avec Rousseau, devinrent ses correspondants mais seul Pierre Liotard, cet homme simple, s'honora du qualificatif " d'ami de Jean-Jacques ". La tradition de l'enseignement de la botanique au jardin, qualifiée désormais de tradition rousseauiste, se prolongea à Grenoble avec la création en 1783 du Jardin public de botanique, jardin directement lié au Cabinet d'histoire naturelle, ancêtre du Muséum. Son premier jardinier fut Pierre Liotard, suivi par la suite de son fils Claude. Son directeur fut le chirurgien et botaniste Dominique Villars (1745-1814), auteur d'une monumentale Histoire des Plantes de Dauphiné (1786-1789). Cette pratique devenue villarsienne d'enseigner gratuitement la botanique au jardin se poursuivit tardivement à Grenoble jusqu'au milieu du 19e siècle avec le docteur Albin Crépu (1799-1859), conservateur du Muséum de Grenoble. Ce n'est qu'avec l'arrivée de l'Université et la possibilité qu'elle seule offrait de délivrer des diplômes aux futurs médecins et pharmaciens que l'on mit fin à Grenoble à cette pratique rousseauiste héritée des Lumières : l'enseignement de la botanique au jardin.
Fichier non déposé

Dates et versions

halsde-00746499 , version 1 (29-10-2012)

Identifiants

  • HAL Id : halsde-00746499 , version 1

Citer

Joëlle Rochas. Présence de Rousseau à Grenoble. 2012. ⟨halsde-00746499⟩
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