Gestion des risques et formation de l'aire urbaine transfrontalière genevoise
Résumé
L'article s'interroge sur la multiplication des institutions, particulièrement à portée internationale, qui visent à piloter l'aire urbaine de Genève. Reconstituer historiquement la formation de cette aire urbaine transfrontalière confirme leur caractère récent. Cela peut surprendre pour une ville aux fonctions internationales marquées, qui abrita notamment la Société des Nations dès 1920. Nous défendons ici l'hypothèse que le report d'une partie de l'urbanisation genevoise, notamment sur le nord de la Haute-Savoie, a favorisé la multiplication des risques. C'est leur reconnaissance officielle qui justifie au moins en partie les efforts de gestion transfrontalière et supracommunale aujourd'hui observés. Un schéma nterprétatif général est proposé, s'appuyant sur l'analyse systémique. On en déduit que l'urbanisation tend, sur la durée, à produire essentiellement les conditions de ses propres évolutions, en poussant à gérer les effets non désirés et partiellement prédictibles des actions politiques antérieures. Les limites interprétatives des spécificités politico-culturelles, notamment du rôle que peut jouer la frontière, sont alors soulignées et discutées.