Le site du Dos de Borgaz (Aime) et la dynamique de l'occupation humaine en Tarentaise durant le Néolithique moyen
Résumé
Le gisement du Dos de Borgaz à AIme (Savoie, France) a été mis à jour en 2001, lors d'un petit sondage sur le plateau sommital d'un verrou glaciaire, au coeur de la vallée alpine de la Tarentaise. La séquence holocène observée sur 1.60 mètre d'épaisseur, présente plusieurs niveaux archéologiques, stratifiés entre un sol enfoui et des colluvionnements. Les principales occupations humaines appartiennent à deux phases distinctes du Néolithique moyen. La première se place dans le troisième quart du 5e millénaire et montre des influences Saint-Uze. La seconde appartient au 4e millénaire et livre au moins un élément apparenté au Cortaillod type Saint-Léonard. Le Dos de Borgaz constitue l'un des rares habitats connus dans les massifs internes des Alpes françaises. Ses premières occupations comptent parmi les plus précoces dans cette région et sont contemporaines du fonctionnement de la nécropole de type Chamblandes d'Aime le Replat, située à 1.5 km vers l'est. Le Dos de Borgaz se caractérise par sa mauvaise exposition hivernale, ses fortes défenses naturelles et la proximité d'un axe de communication. Il présente de remarquables similitudes avec le gisement du Chenet des Pierres à Bozel, situé à vol d'oiseau à moins de 12 km vers le sud. Ces observations traduisent probablement des modalités d'occupation assez comparables et permettent de proposer quelques pistes de réflexion pour la compréhension, du peuplement néolithique de la Tarentaise.