Utilisation des fourrés xérophiles sur sol calcaire pour la fabrication de charbon de bois et l'abattis-brûlis dans le district Toliara II (sud-ouest de Madagascar)
Résumé
Le fonctionnement de l'écosystème des fourrés xérophiles du sud-ouest de Madagascar est encore mal connu. Le caractère semi-aride du climat limite la régénération de cette formation végétale selon le type de sol et les prélèvements par les populations locales. L'objectif de cette étude est d'analyser les effets de deux pratiques, fabrication de charbon de bois et agriculture sur brûlis ou hatsake, sur les fourrés xérophiles sur dalle calcaire.Trente placeaux carrés de 100 m² ont été échantillonnés dans deux communes rurales du district Toliara II, pour étudier la diversité, la structure, la régénération naturelle dans les fourrés xérophiles peu perturbés, les fourrés exploités pour la fabrication de charbon de bois, et dans les recrûs post-agricoles âgés de 10 à 30 ans. Cinquante-et-un carrés de 16 m² ont été échantillonnés selon le type de perturbation : fourrés utilisés pour l'agriculture sur brûlis, fourrés exploités pour la fabrication de charbon de bois, fourrés peu perturbés, pour estimer la biomasse épigée par la méthode destructive. Les résultats montrent que le charbon de bois et la culture sur brûlis modifient la composition floristique des recrûs post-agricoles et diminuent la richesse spécifique des fourrés. Néanmoins ces deux perturbations n'affectent pas l'indice de régularité. La fabrication de charbon de bois et la culture sur brûlis réduisent la densité arbustive des fourrés xérophiles et la hauteur totale des individus semenciers. De même, les pratiques du hatsake et du charbonnage réduisent la densité arbustive des fourrés xérophiles, la hauteur totale des individus semenciers et la biomasse épigée ligneuse. Enfin, la fabrication de charbon de bois et la pratique de la culture sur brûlis réduisent la capacité de régénération des fourrés xérophiles qui est déjà faible