Vers une appréhension de l’information qui n’élude pas la question du sens
Résumé
L’information et le sens sont en étroite interdépendance dans les processus que l’esprit humain mobilise. Néanmoins, les liaisons qui entrelacent ces deux concepts l’un avec l’autre ne sont pas élucidées. Il s’est avéré plus simple de les décorréler dans un premier temps pour favoriser la compréhension des phénomènes mis en jeu. Dans leur Théorie de l’information, Shannon et Weaver (1949) notaient ainsi : « Il arrive souvent que les messages aient une signification. Cet aspect sémantique de la communication n’est pas considéré pour notre problème ». Par la suite, l’épistémologie constructiviste de l’école de Palo Alto (Le Moigne, 1995), d’où résulte l’idée que la signification est un construit (Eco, 1985), puis la pensée complexe sont venues enrichir les approches de la première heure (Delahaye, 1994 ; Segal, 2003).
Aujourd’hui, de nouvelles définitions diversifient encore les paradigmes. A la suite de Capurro et Hjorland (2003) qui analysent pourquoi l’usage du concept d’information est problématique quant à sa relation avec la connaissance, la signification et le sens, (Leleu-Merviel & Useille, 2008) recensent ainsi successivement la DDD, définition diaphorique des données (Floridi, 2005), l’APP, approche par patterns (Bates, 2005), mais montre toute la force du Tissage des connaissances qui sous-tend MCR, méthode générale de conceptualisation relativisée (Mugur-Schächter, 2006).
En prolongement de MCR, on verra comment, à partir d’aspects qualifiants discrets reliés par des liens, l’intelligence élabore, par reliance aux interstices, des schèmes de compréhension signifiants, structurants et organisants.