Dossier : Enjeux esthétiques dans la littérature après Auschwitz.
Résumé
« Les événements d’Auschwitz, du ghetto de Varsovie, de Buchenwald ne supporteraient certainement pas une description d’ordre littéraire ; la littérature n’y était pas préparée et ne s’est pas donné les moyens d’en rendre compte » confiait Brecht, ainsi que le rappelle Anny Dayan Rosenman dans sa remarquable étude consacrée aux Alphabets de la Shoah. Il y a bien cependant, pour paraphraser Maurice Blanchot, une « écriture du désastre », et « ce qui aurait pu être une fin s’est avéré un point de départ » (Annette Wieviorka, préface aux Alphabets de la Shoah).
Les communications rassemblées ici, portant sur sept auteurs, se veulent une contribution au tracé d’un paysage littéraire en permanente évolution et s’attachent à dégager et à mettre en lumière les mutations et les enjeux esthétiques d'une littérature arrachée à la catastrophe qui provoque "l’in-quiétude" (mise en question, rejet, transgression, radicalisation, éclatement des formes, des conceptions et des genres traditionnellement admis).