Can the transition from a taxonomic approach to an integrated food web approach allows the assessment of environmental impacts: Dieppe-Le Tréport and Couseulles-sur-mer case studies?
Résumé
La volonté de développement des technologies d’énergies marines renouvelables (EMR) a connu ces
dernières années un essor considérable. L’Etat français a planifié pour le moment la construction de six
parcs éoliens offshores sur les côtes métropolitaines. Parmi eux, deux sont localisés sur les sables grossiers
du bassin oriental de la Manche : le site de Dieppe-Le Tréport et celui de Courseulles-sur-Mer. Ces EMR
devront s’insérer dans des écosystèmes déjà soumis à de nombreuses perturbations d’origine naturelle
et anthropique à l’origine de changement dans le fonctionnement des écosystèmes, et modifier leur
résistance et leur résilience les faisant parfois basculer d’un état écologique vers un autre. La
compréhension du comportement de ces systèmes complexes est essentielle afin d’anticiper des
changements d’états et de mettre en place des actions de conservation dans une optique de
développement durable. A ce jour, il n’existe pas d’étude globale et intégrée de ces effets sur
l’écosystème. C’est pourquoi nous avons développé : (1) une stratégie d’échantillonnage permettant de
collecter des données sur les différents compartiments biologiques ; et (2) une mise en oeuvre d’outils de
modélisation pour développer une vision intégrée du fonctionnement de l’écosystème. Les modèles de
réseau trophique décrivent les interactions entre les différents compartiments biologiques et sont basés
sur la quantification des flux entre l’ensemble des êtres vivants de l’écosystème. Déjà appliqués sur des
systèmes marins, ils permettent de caractériser le fonctionnement des écosystèmes à travers le calcul
d‘indices de l’analyse des réseaux écologiques. Nous présentons ici une méthodologie pour analyser les
effets potentiels de la construction des parcs éoliens tels que l’effet récif par l’utilisation du logiciel
« Ecopath with Ecosim ». Cette approche écosystémique a permis de tester deux hypothèses issues de la
bibliographie des EMR qui stipulent : (1) que l’effet récif, en se répercutant sur tout le réseau trophique
pourrait attirer des tops prédateurs ; (2) que la colonisation des moules sur les mats des éoliennes pourrait
être à l’origine d’une transition d’un assemblage benthique dominé par les producteurs primaires et les
herbivores vers des assemblages détritivores. Nos résultats confirment ces deux hypothèses.