Les rythmicités d'occupation d'un site au sein d'un territoire. Approche diachronique - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2021

Les rythmicités d'occupation d'un site au sein d'un territoire. Approche diachronique

Résumé

Les archéologues préhistoriens s’intéressant au Paléolithique étudient des sociétés au mode de vie chasseur-collecteur. La mobilité et les dynamiques d’occupation des sites intégrés à des territoires sont au coeur de l’organisation socio-culturelle de ces sociétés. Mais que sait-on des territoires et de la mobilité des groupes préhistoriques ? En général, très peu de choses ; les archéologues ont toutes les peines du monde à collecter des informations permettant d’explorer ces problématiques essentielles à la compréhension de l’organisation des sociétés passées. Ces difficultés proviennent en partie de la résolution temporelle de nos données, très insuffisante pour appréhender les cycles annuels de nomadisme et l’évolution des dynamiques d’occupation à l’échelle de quelques générations humaines. Contrairement à l’ethnologue ou au primatologue, l’archéologue n’a pas un accès direct aux sociétés qu’il étudie puisqu’il les définit et les perçoit majoritairement à travers les traces matérielles qu’elles ont laissées. La préhistoire a parfois recours aux monographies ethnographiques pour l’aider à interpréter les traces qu’elle met au jour et à concevoir ce que sont les sociétés humaines au mode de vie chasseur-collecteur. Cette vision de l’humain reste néanmoins tronquée ; d’une part, parce que certains phénomènes existant dans le passé et dont les traces sont reconnues archéologiquement n’existent peut-être plus actuellement et d’autre part, parce que ce qui est observé chez les groupes actuels et historiques est le résultat d’une longue évolution culturelle (Testart 2006). De plus, l’archéologie préhistorique ne s’intéresse pas qu’aux populations Homo sapiens. L’approche comparative interspécifique, avec le recours à la primatologie, et l’approche comparative intraspécifique, avec le recours à l’anthropologie sociale, peuvent apporter à l’archéologie des éléments essentiels pour mieux comprendre l’humain et permettent de mettre en évidence des régularités parmi les grands singes en général et parmi les homininés en particulier. Lorsque vient le temps de la formation d’une liste d’hypothèses interprétatives concurrentes, le savoir anthropologique tout entier doit être mobilisé afin d’élargir au maximum le champ des possibles. Quant au processus de validation des hypothèses, il doit se baser sur l’étude archéologique stricte de l’assemblage étudié avec ses méthodes d’analyses et ses critères (Testart 2006). Dans ce travail d’étude des dynamiques d’occupation à la Grotte Mandrin, la volonté de mieux comprendre les rythmes d’occupation d’un site nous a logiquement conduit à nous intéresser aux monographies ethnographiques portant sur des sociétés au mode de vie chasseur-collecteur (une cinquantaine réparties à travers le monde), puisque ce mode de vie est partagé par les groupes préhistoriques occupant la Grotte Mandrin. Nous avons ainsi cherché à définir, en limitant autant que faire se peut le biais ethnocentriste, les catégories mobilisées dans cette étude et notamment « les territoires » et « la mobilité ». L’ensemble de cette réflexion et du travail de synthèse et d’exploration de la littérature anthropologique est résumé ci-dessous mais peut être consulté dans son intégralité dans la thèse de l’autrice de ce chapitre (Vandevelde 2019: 5-44).
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-03510040 , version 1 (04-01-2022)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03510040 , version 1

Citer

Ségolène Vandevelde. Les rythmicités d'occupation d'un site au sein d'un territoire. Approche diachronique. Slimak L.; Giraud Y.; Metz L.; Yvorra P. Mandrin. Des derniers néandertaliens aux premiers hommes modernes en France méditerranéenne. a&t 4, MMSH, pp.694-709, 2021. ⟨hal-03510040⟩
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