De qui parle-t-on — et comment — dans les bilans orthophoniques?
Résumé
Notre étude porte sur les noms d'humains (NH) au sein d’un corpus anonymisé de 436
comptes rendus de bilan orthophonique (CRBO). Les référents et leurs désignations sont
selon nous révélateurs de la perception qu'ont les orthophonistes des humains impliqués, et
des propriétés qui leur sont attribuées. Nous abordons trois questions : (i) de qui parle-t-on
dans les CRBO ? (ii) comment en parle-t-on ? (iii) qu'est-ce que cela nous révèle ?
Principalement, les phénomènes suivants ont été repérés : la présence d’un effet d’intimité (la
maman) pour nommer les membres de l'environnement familial, des termes fréquents
émanant de la sphère sociale du patient (l’enseignant), et enfin, dans la sphère (para)médicale,
des composés savants (pédopsychiatre), des désadjectivaux (droitier) ou des noms propres
(Alzheimer). Ceci montre que le praticien prend en compte la globalité de la situation de la
personne et s’abstient de le réduire à sa maladie.