La montée des Francs-Maçons au Mur des Fédérés du Père Lachaise: entre commémoration, logique processionnaire et usage intéressé de la Commune
Résumé
Tous les 1er Mai,, divers rassemblements prennent la direction du Mur des Fédérés au cimetière du Père Lachaise afin de commémorer la Commune. Là, où furent abattus par les troupes du gouvernement de Versailles, puis inhumés sans ménagement, ni obsèques, les combattants de la Commune réfugiés dans le cimetière, depuis plus d'un siècle des hommages ont été rendus par des anonymes, des sociétés ouvrières, puis ensuite les partis de gauche, frères ennemis, socialiste et communiste, des syndicats. D'autres acteurs associatifs comme la Libre Pensée et l'Association des Amis de la Commune entretiennent également le souvenir et les idéaux révolutionnaires de cette ultime révolte de Paris 1. Ils ont été rejoints par le Grand Orient de France qui a entraîné à sa suite une partie de la maçonnerie progressiste. Dans la présente contribution, nous reviendrons, plus spécifiquement, sur les origines de cet hommage qu'une partie de la franc-maçonnerie hexagonale 2 rend à la Commune tous les 1 er Mai. Au travers de cet hommage, se conjuguent, d'une part, l'élan mémoriel sincère envers des célèbres figures de communards francs-maçons (Joseph Allemane, Emile Eudes, Félix Pyat, Jules Vallès, Gustave Flourens ...), et d'autres illustres révolutionnaires, (Zéphirin Camélinat, Jean Baptiste Clément, Louise Michel ...) qui rejoindront la maçonnerie après la Commune. C'est aussi l'occasion de célébrer la séparation des cultes et de l'Etat votée en 1871-la deuxième après celle du Directoire de 1795-et d'exlater les idéaux de la franc-maçonnerie supposés se confondre, avec ceux que la Commune a essayé de mettre en oeuvre, quand elle ne les aurait pas inspirés 3. La Commune de 1871…au prisme de la franc-maçonnerie Chaque 1erMai, depuis au moins trente ans, le GODF, première obédience maçonnique française, par le nombre de ses membres et son ancienneté 4 , organise son « Hommage aux martyrs de la Commune et aux Artisans du Progrès Social » sous la forme d'abord d'un rassemblement et d'un cortège maçonnique, auquel participent les obédiences amies (Droit Humain, Grande Loge Féminine
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