Antalgiques et psychotropes : si loin… si proches ? Des antidouleurs qui se spécialisent aux généralistes qui les prescrivent. Intérêts et limites de l’ambiguïté pharmaceutique - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Douleurs : Évaluation - Diagnostic - Traitement Année : 2021

Antalgiques et psychotropes : si loin… si proches ? Des antidouleurs qui se spécialisent aux généralistes qui les prescrivent. Intérêts et limites de l’ambiguïté pharmaceutique

Résumé

This article aims to analyze the pharmaceutical ambiguity between psychotropic drugs and analgesics reported by general practitioners. After explaining the goal of research in the social sciences of health, the article recounts the social and historical construction of the analgesics market, which really began to diverge from that of psychotropic drugs in the middle of the XXth century. Then, the analysis focuses on the way in which general practitioners deal with pain in clinical routine, in other words how they sort out painful complaints, how they separate them between physical pain and mental pain and, hence, how they prescribe. We will therefore see that if the category of mental pain is particularly problematic in their clinical practice, especially when the patient is not willing to accept this labeling of his pain, the practitioner can use “boundary-drugs” which simultaneously play the role of psychotropic and analgesics. As a consequence, it is necessary for these practitioners to maintain a pharmaceutical ambiguity with the view to manage their patients’ pain.
Cet article propose de revenir sur l’ambiguïté pharmaceutique entre psychotropes et antalgiques qui est rapportée par les médecins généralistes. Après avoir explicité la spécificité d’une perspective de sciences sociales de la santé, l’article revient sur la construction sociale et historique du marché des antalgiques qui se distingue réellement de celui des psychotropes à partir du milieu du XXe siècle. Dans un second temps, l’analyse se centre sur la manière dont les médecins généralistes prennent en charge la douleur en routine clinique, c’est-à-dire comment ils trient les motifs douloureux, les séparent entre douleur physique et douleur psychique et prescrivent en conséquence. Nous verrons alors que si la catégorie de douleur psychique est particulièrement problématique dans leur exercice clinique, tout particulièrement lorsque le patient peine à accepter cet étiquetage de sa douleur, le praticien peut utiliser des « médicaments–frontières » qui jouent à la fois le rôle de psychotropes et d’antalgiques. Il est alors nécessaire pour ces praticiens de maintenir une ambiguïté pharmaceutique afin de prendre en charge au mieux les patients douloureux.
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hal-03479342 , version 1 (05-01-2024)

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Joséphine Eberhart. Antalgiques et psychotropes : si loin… si proches ? Des antidouleurs qui se spécialisent aux généralistes qui les prescrivent. Intérêts et limites de l’ambiguïté pharmaceutique. Douleurs : Évaluation - Diagnostic - Traitement, 2021, 22 (5-6), pp.236-244. ⟨10.1016/j.douler.2021.10.001⟩. ⟨hal-03479342⟩
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