Vivre dans un Erstaufnahmstelle – Le cas de Mannheim
Résumé
En Allemagne, rapidement après leur arrivée, les demandeurs d’asile sont répartis dans les différents Länder puis placés dans des Erstaufnahmestellen (centres de réception initiaux). Ces centres, souvent d’anciennes casernes militaires, accueillent plusieurs centaines de demandeurs, qui n’ont pas le droit de quitter la ville dans laquelle ils sont hébergés pendant la durée de la procédure. La promiscuité (ils sont souvent entre 6 et 8 par chambre), le manque de travailleurs sociaux, de médecins ou de bénévoles, et l’impossibilité de travailler, rendent "l’intégration" problématique. À l’heure où des « centres d’ancrage » (Anker-zentren) pouvant accueillir plus de 1000 personnes sont testés en Bavière, ainsi que dans la Saxe et la Sarre, avant, peut-être, d’être étendus au niveau fédéral, il est urgent de se pencher sur les problèmes qu’occasionnent ce genre d’hébergement collectif à grande échelle.
Ce papier se propose donc, après une mise au clair des éléments administratifs et légaux, de rendre compte à partir de la situation à Mannheim de la vie quotidienne des demandeurs hébergés dans ces grands centres et des problèmes que cela engendre, autant pour leur vie présente que pour leur futur.