Acquisition tridimensionnelle des vestiges archéologiques par photogrammétrie : quelques exemples de chantiers récents dans le domaine de l’archéologie navale et sous-marine
Résumé
Que ce soit en milieu immergé ou terrestre, l’utilisation de la photogrammétrie dans le domaine de l’archéologie navale n’est pas récente. Il en est de même dans en archéologie sous-marine. Cependant, il n’y a pas encore si longtemps, la mise en œuvre de relevés par photogrammétrie, dont les rudiments ont été fixés par Aimé Laussedat en 1848, nécessitait de faire appel à des opérateurs spécialisés et demandait de lourds moyens matériels et financiers. On peut alors aisément comprendre, que jusqu’à ces dix dernières années, seuls quelques prestigieux chantiers archéologiques ont eu recours à cette méthode d’enregistrement des données de fouille.C’est la conjugaison de plusieurs facteurs : d’une part l’évolution des techniques (comme le passage de l’argentique au tout numérique en photographie et l’augmentation des puissances de calcul de nos ordinateurs) et d’autre part l’essor de l’Open source avec, notamment, le développement et le partage d’algorithmes de calculs et d’analyses d’images (SIFT, etc.), qui a fait que l’acquisition tridimensionnelle par photogrammétrie des vestiges archéologiques a commencé à se généraliser dans notre discipline. Nous présenterons dans cette communication les méthodes et outils employés, l’évolution de leurs mises œuvre en s’appuyant sur trois chantiers archéologiques présentant des contextes d’intervention différents. Des rives de la Méditerranée à celles de la mer Rouge, nous naviguerons entre la plage de Villeneuve-lès-Maguelone, pour l’épave de la Jeanne-Elisabeth (Drassm, Dir. P. Grandjean), le Cap Corse, pour l’épave à dolia Ouest-Giraglia 2 (Drassm, Dir. F. Cibecchini), pour finir au débouché du canal de Suez, pour les épaves des navires carbonisés d’Ayn Soukhna (IFAO, Dir. M. Abd el-Raziq, G. Castel et P. Tallet). Les premiers résultats obtenus sur chaque chantier seront présentés et, en guise de conclusion, nous ferons le point sur les apports et les perspectives offerts par l’acquisition tridimensionnelle par photogrammétrie pour l’étude de tels vestiges.