Apaiser la souffrance psychique ou vaincre les esprits. Thérapie religieuse et pluralisme médical en Inde du Sud - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2009

Calming Mental Suffering or Overcoming Evil Spirits. Religious Therapy and Medical Pluralism in South India

Apaiser la souffrance psychique ou vaincre les esprits. Thérapie religieuse et pluralisme médical en Inde du Sud

Résumé

Every night, in front of the flagpole of the shrine of Puliyampatti, a strange spectacle is presented to the public : it consists of exposition sessions of patients in front of the power of saint Anthony of Padua embodied in the pole’s top destined to force evil spirits and malevolent deities to react. The relatives who accompany the patients, using force and admonitions, watch out for the moment when the latter begin describing gyratory movements and speaking. This eagerly expected moment will confirm their conviction that mental disorders of patients result from supernatural attack, and will put an end to their long search of an effective therapy. Before going to this place renowned for the healing and exorcist power of the statue of the saint, patients and relatives often become impoverished after visiting hospitals, doctors, sorcerers (mantiravāti), exorcists, and soothsayers, without getting any improvement in health. The topic of this article does not concern possession phenomena per se, even though it holds an important place due to the fact that it is the expected answer from exorcism rituals practised in the shrine. The topic here is to define the role of religious therapy comparatively in two main medical systems available in India used to treat mental disorders : psychiatry and Indian medicine, especially siddha, which prevails in Tamil Nadu.
Chaque soir, devant le mât du sanctuaire de Puliyampatti, un étrange spectacle est offert au public : il s’agit de séances d’exposition devant le pouvoir de saint Antoine de Padoue matérialisé par le sommet du mât, destinées à faire réagir les esprits et les divinités malveillantes. Usant de la force et de sommations, les familles accompagnant les patients guettent le moment où ces derniers vont commencer à décrire des mouvements de giration et à parler. Ce moment tant attendu confirmera leur certitude que les troubles psychiques des patients résultent d’une attaque surnaturelle, et mettra fin à une longue quête thérapeutique. Avant de choisir cet endroit réputé pour les qualités thaumaturges et exorcistes de la statue du saint, les patients et leurs familles se sont souvent ruinés à visiter hôpitaux, docteurs, magiciens (mantiravāti), exorcistes, devins, sans qu’aucune amélioration n’ait pu être apportée.Le thème de cet article ne concerne pas à proprement parler la possession, même si celle-ci y tient une place importante puisqu’elle est la réponse attendue aux rituels d’exorcisme proposés par la thérapie religieuse dispensée dans ce sanctuaire. Le sujet, ici, est de définir la réponse apportée par la thérapie religieuse en la confrontant aux deux principaux systèmes médicaux dont l’Inde dispose pour appréhender les troubles psychiques : la psychiatrie et les médecines indiennes, notamment le siddha qui est le système médical préférentiel au Tamil Nadu.

Dates et versions

hal-03266014 , version 1 (21-06-2021)

Identifiants

Citer

Brigitte Gille Sébastia. Apaiser la souffrance psychique ou vaincre les esprits. Thérapie religieuse et pluralisme médical en Inde du Sud. Divins remèdes, Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, pp.301-329, 2009, ⟨10.4000/books.editionsehess.21781⟩. ⟨hal-03266014⟩
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