Vieillir pauvre dans ses meubles. En quête dans un foyer-logement - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Retraite et société Année : 2020

Vieillir pauvre dans ses meubles. En quête dans un foyer-logement

Résumé

The paper argues the importance of the material environment in maintaining the capacities of poor seniors. Poverty intensifies the ordeal of old age. Based on an extended ethnographic survey in a residential home, we posit the hypothesis that concrete conditions of the residence as well as occupation status directly affect the capacities of poor seniors. Remaining autonomous is based on a triple relationship: between the residents and their concrete living space, between the residents themselves, and between the residents and the caregivers. We demonstrate the chaos experienced by poor seniors living in an apartment of their own in the residential home. The occupation status as a renter provides protection (modest rent, lease, rights to social benefits) but doesn’t ensure the respect of the residents’ intimacy. And this status remains fragile as individuals need to have the material and financial ability to furnish their apartment, the home is dilapidated, and the caregivers have the right of inspection regarding the seniors’ apartments and household budgets. However, the collective living space does facilitate socializing and solidarity between the residents and with the caregivers, to whom the residents feel close regarding social background. They experience tactics to live there in spite of problems. All of which serves to absorb the impact of the ordeal of advanced age.
Notre article souligne toute l’importance de l’environnement matériel dans le maintien des capacités des personnes âgées pauvres. La pauvreté vient redoubler « l’épreuve du grand âge ». À partir d’une enquête ethnographique prolongée dans un foyer-logement, nous faisons l’hypothèse que les conditions concrètes de logement ainsi que le statut d’occupation agissent directement sur le maintien des capacités. Rester autonome tient à une triple relation : entre les résidents et l’espace concret de leur habitat, entre les résidents eux-mêmes ; enfin, entre les résidents et les professionnels de la prise en charge. Vieillir pauvre dans ses meubles au foyer-logement est chaotique. Le statut d’occupation en tant que locataire offre des protections (loyer modéré, bail, droits aux allocations sociales) mais n’assure pas le respect de l’intimité des résidents. Il reste fragile parce qu’il faut être en capacité matérielle et financière de meubler son appartement ; le foyer est vétuste et les professionnels ont un droit de regard sur le chez-soi et le budget domestique. Pour autant, cet habitat collectif facilite les sociabilités et les solidarités non seulement entre résidents mais aussi avec les professionnels dont ils se sentent proches par le milieu social. Les résidents pauvres multiplient par ailleurs les ruses pour habiter malgré tout. Autant d’éléments qui amortissent les chocs de l’épreuve du grand âge.

Domaines

Sociologie
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-03223197 , version 1 (10-05-2021)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03223197 , version 1

Citer

Laetitia Overney, Rémi Gilbert. Vieillir pauvre dans ses meubles. En quête dans un foyer-logement. Retraite et société, 2020, Vieillissement, marginalité urbaine et mal-logement, 1 (85), pp.17-41. ⟨hal-03223197⟩
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