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Chapitre D'ouvrage Année : 2019

« ‘Ce maudit pays des Îles’ : l’expédition du marquis d’Antin (1740-1741) »

Résumé

In this paper, I intend to explain the failure of the French naval intervention in the war of Jenkins' Ear, which opposed Spain and Great Britain from 1739 to 1742. Arriving separately from Brest and Toulon, about 20 ships and frigates assembled in the fall of 1740 in the harbor of Saint-Louis, on the south coast of Saint-Domingue (now Haiti), from where they should have attacked, without declaration of war, Jamaica and the British squadron which was anchored there. However, nothing of the sort happened, the French squadron remaining at anchor before returning to Europe at the end of the winter of 1741, having drawn large British land and sea forces into the region, to which the Spaniards therefore found themselves dangerously exposed, even though France had sought to support them. This failure highlights the difficulties of any large-scale expedition to the Caribbean Sea at that time, which seem to have been underestimated at Versailles: the uncertain duration of transatlantic crossings in the age of sail, the lack of material and human resources available in this part of the world, not to mention the effects of climate and tropical diseases on human health.
Je me suis efforcé dans cette contribution d’expliquer les raisons du fiasco par lequel s’acheva la tentative d’intervention navale de la France dans la guerre dite de l’Oreille de Jenkins, qui opposa l’Espagne et la Grande-Bretagne de 1739 à 1742. Venus séparément de Brest et de Toulon, une vingtaine de vaisseaux et de frégates se rassemblèrent au cours de l’automne 1740 à la cale Saint-Louis, sur la côte sud de Saint-Domingue (aujourd'hui Haïti), d’où ils auraient dû attaquer, sans déclaration de guerre, l’île de la Jamaïque et l’escadre britannique qui s’y trouvait mouillée. Pourtant, rien de tel ne se produisit, l’escadre française demeurant au mouillage avant de repartir pour l’Europe à la fin de l’hiver 1741, non sans avoir attiré dans la région de puissantes forces de terre et de mer britanniques, face auxquelles les Espagnols, qu’il s’agissait pourtant de soutenir, se trouvèrent dès lors dangereusement exposés. Outre les contretemps habituels en pareil cas à cette époque, cet épisode met en lumière les contraintes auxquelles se heurtait alors toute « projection de force » vers la mer des Caraïbes, c’est-à-dire sur un théâtre d’opérations dont on connaissait encore mal les réalités en Europe : paraissent notamment avoir été sous-estimées à Versailles la durée, pour le moins aléatoires, des traversées transatlantiques à l’âge de la voile, de même que la faiblesse des ressources matérielles et humaines disponibles sur place, sans oublier la vulnérabilité des organismes aux effets du climat et des maladies tropicales.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-03189396 , version 1 (03-04-2021)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03189396 , version 1

Citer

Pierre Le Bot. « ‘Ce maudit pays des Îles’ : l’expédition du marquis d’Antin (1740-1741) ». Jean-Sébastien Guibert; Boris Lesueur. Navigations militaires aux Antilles (1620-1820), L'Harmattan, pp.133-151, 2019, 978-2-343-17297-2. ⟨hal-03189396⟩
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