Dire et vouloir dire dans les arts du langage anciens et tardo-antiques. Introduction - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Methodos : savoirs et textes Année : 2019

Saying and Meaning in Ancient and Late Ancient Arts of Language. Introduction

Dire et vouloir dire dans les arts du langage anciens et tardo-antiques. Introduction

Résumé

Encore que passablement varié et tout aussi susceptible d’être tourné vers l’extérieur (au niveau des différentes langues) que vers l’intérieur (au niveau des différents dialectes grecs), l’ethnocentrisme linguistique dont les Hellènes ont fait preuve tôt et durablement est un indice – peu édifiant peut-être, néanmoins révélateur – de l’importance capitale qu’ils ont accordée et à la maîtrise du langage en général et – les deux étant, à toutes fins utiles, inséparables – à la maîtrise des savoirs techniques liés au langage. Il s’agit dans les deux cas d’un trait distinctif de l’humain et d’un puissant facteur de discrimination entre les hommes selon le degré de sophistication dont ils font preuve dès lors qu’ils ont recours à la parole pour révéler ou dissimuler le fond de leur pensée, pour dire les choses telles qu’elles sont ou telles qu’elles devraient être, ou encore pour s’influencer mutuellement, voire se tromper les uns les autres. De fait, pour peu que l’on explore l’Antiquité de langue et culture grecque sous cet angle et que – pour les besoins de l’inventaire – on souffre de lui imposer une nomenclature passablement anachronique, on découvrira les vestiges d’une réflexion sur le langage dont la richesse n’a d’égal que la variété des aspects qu’elle a interrogés tantôt sur le plan physique (il y a une physiologie ancienne de l’expression linguistique), tantôt sémantique (il y a une doctrine ancienne de la signification et de la référence), tantôt psychologique (il y a une discussion ancienne des aspects perceptifs, intellectuels et affectifs associés au maniement des mots), tantôt linguistique (il y a une classification ancienne des parties du discours et une explication de leur articulation), tantôt pragmatique (il y a une prise en compte ancienne des situations réelles de communication et une mise en garde contre les dérives auxquelles cette communication se trouve exposée de son propre fait). En forçant quelque peu le trait, mais – croyons-nous – sans faire entorse à la vérité, on pourrait même dire que certaines au moins des interrogations qui orientent encore aujourd’hui les enjeux fondamentaux de l’analyse du langage – à savoir, l’élucidation du sens des expressions linguistiques et des conditions concrètes de leur utilisation – remontent à des documents de la tradition grecque où se trouvent abordés le problème de savoir pourquoi il y a des signes linguistiques et ce qu’ils signifient au juste, ou encore le problème de savoir quels sont les effets que les mots sont susceptibles de produire et quelles sont les précautions qu’il faut prendre lorsqu’on s’en sert. Les dix études réunies dans cette livraison de la revue Methodos – issues pour sept d’entre elles du Colloque International « Σημαίνω β′ : Théories anciennes de la signification » organisé à l’Université de Lille, les 5, 6, 7 et 8 décembre 2016 (https://semaino.hypotheses.org/​125) – illustrent bien cette pluralité d’approches qu’elles déclinent en étudiant le maniement de la langue chez Héraclite d’Ephèse (Marianne Garin), les techniques de la persuasion chez Alcidamas d’Élée (Julie Tramonte), les présupposés de la question de la correction des noms dans le Cratyle de Platon (Steffen Lund Jørgensen), la question de l’intelligibilité des composantes ultimes du langage et ses implications épistémologiques dans le Cratyle et le Théétète de Platon (Franco Trabattoni), la signification des « noms », des « verbes » et du « discours » dans le Sophiste de Platon (Francesco Fronterotta), le rejet de la notion stoïcienne de λεκτόν chez Ammonius, Sextus Empiricus et Sénèque (Ada Bronowski), le vocabulaire stoïcien de la signification (Frédérique Ildefonse), le problème de l’origine du langage dans la Stoa et chez les grammairiens et philosophes de l’Antiquité tardive (Sten Ebbesen), la doctrine stoïcienne des déictiques (Marion Durand), l’exégèse du prologue du traité de l’interprétation d’Aristote chez le commentateurs byzantins (Katerina Ierodiakonou).

Mots clés

Domaines

Philosophie
Fichier principal
Vignette du fichier
Gazziero_DireVouloirDireLangageArtsAnciens_2019.pdf (232.82 Ko) Télécharger le fichier
Origine : Fichiers éditeurs autorisés sur une archive ouverte

Dates et versions

hal-03093934 , version 1 (04-01-2021)

Identifiants

Citer

Leone Gazziero. Dire et vouloir dire dans les arts du langage anciens et tardo-antiques. Introduction. Methodos : savoirs et textes, 2019, ⟨10.4000/methodos.6211⟩. ⟨hal-03093934⟩
29 Consultations
38 Téléchargements

Altmetric

Partager

Gmail Facebook X LinkedIn More