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Article Dans Une Revue Politix Année : 2002

The Nazi Temptation of the Unemployed in Weimar Germany: a False Historical Hypothesis or Obviousness ?

La tentation nazie des chômeurs dans l'Allemagne de Weimar. Une évidence historique infondée ? Un bilan des recherches récentes

Résumé

The Nazi Temptation of the Unemployed in Weimar Germany: a False Historical Hypothesis or Obviousness ? Emmanuel Pierru This article reviews the main historical researches which emphazise on the issue of the political effects of mass unemployment in Weimar Germany. The complexity and the tangle of those effects (direct, indirect, contextual) lead to question the common representation of the supposed decisive impact of unemployment in the Nazi dynamics. Electorally speaking, and considering that sociological investigation is confronted to severe statistical difficulties and to the risk of ecological fallacy, the hypothesis of a direct effect of unemployment on the Nazi Party electoral scores has to be refuted, meanwhile a "transfer effect" seems plausible. In this period, the forms of radicalization were closely connected with the structuration of political supply. The paramilitarization of the Weimar society and of the main political parties (Nazi Party and, above all, Communist Party) accounts for the enlistment of some unemployed in their ranks.
Cet article propose un bilan critique des travaux historiographiques sur la question des effets politiques du chômage dans l'Allemagne de Weimar. Il montre que la complexité et l'enchevêtrement de ces effets (directs, indirects, contextuels) appellent à nuancer très sérieusement la représentation commune qui voit dans le chômage et les chômeurs un puissant levier de la dynamique nazie. D'un point de vue électoral, et par-delà les redoutables difficultés de méthodologie statistique ainsi que les risques d'erreurs écologiques liées à l'interprétation de données agrégées, les recherches ont montré qu'il faut réfuter l'hypothèse d'un effet direct du chômage sur les résultats électoraux du NSDAP (à l'inverse de ce qu'on constate pour le Parti communiste allemand - KPD). Cependant, un possible effet de transfert n'est pas à exclure. Les formes de « radicalisation » observables sur cette période apparaissent davantage liées à la structuration de l'offre politique et à la paramilitarisation des grandes formations partisanes (NSDAP et surtout KPD) qui cherchent, avec un succès très variable, à enrôler les chômeurs dans leurs rangs.
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hal-03093173 , version 1 (03-01-2021)

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Emmanuel Pierru. La tentation nazie des chômeurs dans l'Allemagne de Weimar. Une évidence historique infondée ? Un bilan des recherches récentes. Politix, 2002, 15 (60), pp.193-223. ⟨10.3406/polix.2002.1247⟩. ⟨hal-03093173⟩
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