Les environnements Holocènes du littoral atlantique du Maroc : exemple des petits et grands vertébrés en contexte archéologique provenant de la grotte d’El Harhoura 2, région de Témara
Résumé
Les sites de la région de Témara, sur la côte nord-atlantique du Maroc, à 15 kilomètres au sud de la ville Rabat, sont une référence pour la préhistoire d’Afrique du Nord, non seulement par l’intérêt de leurs séquences archéologiques (Paléolithique moyen, Paléolithique supérieur et Néolithique) couvrant une période allant du stade isotopique 4 jusqu’à l’actuel, mais également parce qu’ils ont livrés de très nombreux restes humains fossiles, dont une série attribuée à l’Atérien.
Les données concernant les petits et les grands vertébrés de l’occupation néolithique ancien de la grotte d’El Harhoura 2 à Témara apportent des informations importantes et jusque là inédites sur le contexte paléoenvironnemental des plus anciennes occupations néolithiques de cette région du Maroc (Néolithique cardial, - 5 800 ans B.P.).
Tous les restes fauniques ont fait l’objet d’une triple analyse : systématique, taphonomique et paléoécologique. C’est cette dernière partie qui nous intéresse plus particulièrement ici, car très peu d’études paléoenvironnementales ont été réalisées sur les périodes Holocènes au Maroc, particulièrement à partir des petits vertébrés.
Le recoupement des données amène aux mêmes conclusions : à l’époque où les Néolithiques occupaient la grotte d’El Harhoura 2, il régnait dans cette région un climat un peu plus chaud et plus humide qu’actuellement, avec un paysage en mosaïque composé d’un milieu globalement ouvert mais avec quelques zones restreintes plus fermées et plus boisées.
Ces résultats s’intègrent bien dans les modèles paléoenvironnementaux régionaux, qui sont marqués par une succession de phases plus humides dans un contexte Holocène d’aridification en relation avec la mise en place progressive du Sahara depuis la fin du Pleistocène supérieur.