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Article Dans Une Revue Cipango - Cahiers d’études japonaises Année : 2020

Accident and Criminal Affair Reporting in the Japanese News Media: A Look on the Declining Legitimacy of a Journalistic Specialty

Le travail de couverture des faits divers dans les médias d’information au Japon : regard sur la légitimité en déclin d’une spécialité journalistique

Résumé

Generally considered as the “weaker sister” of the journalistic world in Western countries, city-news journalism (shakaibu jānarizum) is seen in Japan as one of the most recognized specialties. The aim of this article is to describe the role played by the reporting of accidents and criminal affairs within Japanese newspaper and television journalism. This legitimacy is related to the growing distance taken by news organizations from opinion and political debate throughout the 20th century. Even now, the coverage of local police stations remains the standard professional training for the majority of young journalists in both newspapers and television companies. The practices and the specific division of labor used for criminal news reporting have also an impact on other journalistic fields which strengthens this legitimacy. However, under the influence of a distancing audience and the digitalization of news, the recent transformations of media industries participate to changing the role played so far by the shakaibu jānarizumu. Moreover, this evolution is linked to broader issues such as the debate regarding labor conditions and the feminization of the labor market which both contribute to a call into question of this specialty.
Cet article se propose de réfléchir à la place que tient la couverture des faits divers dans le travail des journalistes de la presse écrite et de la télévision au Japon. Alors qu’il constitue souvent le parent pauvre de la profession, le journalisme fait-diversier (shakaibu jānarizumu) bénéficie au Japon d’une légitimité particulière. Cette reconnaissance s’explique d’abord par la prise de distance progressive des médias d’information avec le journalisme d’opinion tout au long du XXème siècle. La couverture de la police locale constitue encore aujourd’hui l’entraînement de base de la majorité des reporters de la presse et de la télévision. Les pratiques et l’organisation du travail intériorisées en couvrant les faits divers influent par la suite sur les autres spécialités journalistiques. Pourtant, les transformations plus récentes du paysage médiatique contribuent aujourd’hui à modifier la place que tient le shakaibu jānarizumu, dans un contexte d’éloignement du public et de digitalisation des rédactions ainsi qu’un retour au journalisme d’opinion. Les évolutions plus générales du marché du travail japonais comme la pénurie de main d’œuvre et la féminisation des effectifs participent aussi à ce changement de logique.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02916052 , version 1 (17-08-2020)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02916052 , version 1

Citer

César Castellvi. Le travail de couverture des faits divers dans les médias d’information au Japon : regard sur la légitimité en déclin d’une spécialité journalistique. Cipango - Cahiers d’études japonaises, inPress, 26. ⟨hal-02916052⟩
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