Enquête ethnobotanique sur les plantes utilisées traditionnellement au Niger dans la lutte contre les moustiques vecteurs des maladies parasitaires
Résumé
Le paludisme apparaît comme la plus vieille et la plus meurtrière des maladies tropicales. A travers le monde, de nombreux peuples ont utilisé traditionnellement des plantes pour lutter contre cette maladie. Pour contribuer à la lutte préventive contre le paludisme, une enquête ethnobotanique a été menée à Niamey au près des 40 tradipraticiens afin inventorier les plantes spontanées présumées avoir des activités insecticides. Il ressort
des résultats de cette enquête, une nette prédominance des hommes dans l’exercice de la médecine traditionnelle au Niger. En effet, sur les 40 tradipraticiens enquêtés, 36 sont des hommes contre seulement 4 femmes. L’enquête a permis de recenser 28 espèces végétales potentiellement insecticides. Ces plantes sont reparties dans plusieurs familles, celles les plus représentatives sont les Papilionaceae (21,4%), les Lamiaceae (7,1%), les Euphorbiaceae (7,1%), les Combretaceae (7,1%) et les Capparidaceae (7,1%). Les plantes fréquemment citées sont: Azadirachta indica (21%), Striga hermontheca (13,9%) et Hyptis spicigera (10,0%). Les parties des plantes les plus utilisées sont principalement les feuilles (53,3%) et les tiges feuillées (33,3%), avec comme mode principal d’utilisation la fumigation (82,0%). Ces résultats pourraient servir dans le domaine de la recherche des nouveaux biopesticides. L’investigation sera étendue à d’autres régions du pays afin de rassembler le maximum d’espèces végétales antipaludiques.