"Chanter le Mur. Entre propagande et résistance"
Résumé
Élément constitutif de l’histoire collective allemande, le Mur de Berlin est paradoxalement peu lié à des représentations musicales. L’image qui s’impose cependant en premier lieu dans la mémoire collective est celle du violoncelliste Mstislav Rostropovitch jouant les Suites de Bach à deux pas de Checkpoint Charlie le 11 novembre 1989. Quelques semaines plus tard, Leonard Bernstein dirige la Neuvième symphonie de Beethoven lors des Berlin Celebration Concerts et réunit pour l’occasion, autour de l’Orchestre symphonique et des Chœurs de la radio bavaroise, des musiciens des pays acteurs de la guerre froide : membres du Philharmonique de New York et du Kirov de Leningrad (aujourd’hui Mariinsky de Saint-Pétersbourg), instrumentistes de la Staatskapelle de Dresde, du Symphonique de Londres, de l’Orchestre de Paris. Une première représentation a lieu le 23 décembre à l’Ouest, dans la salle de la Philharmonie de Berlin, suivie d’une à l’Est deux jours plus tard, dans la salle du Konzerthaus de Berlin (l’ancien Schauspielhaus du Gendarmenmarkt), non loin de la statue de Schiller. Ces deux concerts sont retransmis sur écrans géants avec amplification sonore sur la Breitscheidplatz à l’Ouest et la Platz der Akademie (Gendarmenmarkt) à l’Est.
Malgré ces deux symboles extrêmement forts, le Mur frappe donc par son absence, particulièrement dans le domaine de la musique savante.