Du travail filmé au travail du film - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Images du travail, travail des images Année : 2020

Du travail filmé au travail du film

Résumé

Dans le sillage du troisième numéro de la revue qui s’intéressait aux usages et aux statuts des images dans le processus d’enquête, il s’agit ici non seulement de considérer différentes façons de faire de la recherche filmée sur le travail, mais aussi de mettre l’accent sur « les effets de la fabrication ou de l’usage de ces “données visuelles” sur les situations d’enquête » en mettant la focale sur l’utilisation de caméras et d’images animées. Ce numéro réunit cependant des textes plus contrastés : diverses approches disciplinaires, différentes acceptions de la notion de « travail » et autant de fonctions dévolues à l’image. Se côtoient ainsi des contributions émanant de diverses disciplines – anthropologie, sociologie et géographie (ainsi qu’un varia en psychologie du travail) – rédigées soit par des « novices » – s’étant engagés pour la première fois dans la réalisation d’un film – soit par des chercheurs plus confirmés – ayant élaboré au long des années une réflexion méthodologique faite de procédures et de cadres théoriques éprouvés (fussent-ils très souples). 3Par la mise en regard de ces textes, trois traits se dégagent plus particulièrement. Il ressort tout d’abord que chaque contributeur aborde le travail selon des perspectives spécifiques et déploie des méthodes filmiques singulières pour appréhender un aspect particulier du complexe phénomène travail. On constate que si le film a fait ses preuves pour étudier le travail selon certaines perspectives canoniques, de nombreux chercheurs y recourent afin de replacer les activités de travail dans un environnement sensible et écologique plus large. Force est ensuite de remarquer que tous les textes font état d’approches qui se démarquent de certaines pratiques où la caméra est envisagée comme outil rigoureux pour étudier le travail. Plaçant la relation qu’ils nouent sur le terrain au centre de leurs préoccupations, tous ont tourné le dos a une approche naturaliste et font de la réflexivité un aiguillon de leur recherche. Enfin la notion de partage apparaît comme étant un dénominateur qui tend à devenir commun : le singulier partage de l’espace que permet l’expérience de tournage s’accompagne de plus en plus de pratiques qui relèvent des sciences participatives où il s’agit de faire du processus de recherche un commun partagé avec les personnes filmées. Cependant, nous le verrons, ces approches présentées comme innovantes ont des précédents désormais presque centenaires. Aussi les efforts sont encore à poursuivre pour qu’un réel cumul des savoirs concernant l’utilisation du film puisse se faire entre les disciplines et donc que le partage se fasse entre ces chercheurs qui s’apparentent eux-mêmes, par certains aspects, à des travailleurs.
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Origine : Fichiers éditeurs autorisés sur une archive ouverte

Dates et versions

hal-02524002 , version 1 (18-04-2020)
hal-02524002 , version 2 (17-09-2021)

Identifiants

Citer

Baptiste Buob, Jean-Paul Géhin. Du travail filmé au travail du film. Images du travail, travail des images, 2020, Filmer, travailler, chercher, 8, ⟨10.4000/itti.277⟩. ⟨hal-02524002v2⟩

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