Liberté et religion.
Résumé
L’intérêt de Benjamin Constant pour la religion a longtemps été considéré comme anecdotique, son (gros) livre ignoré. On réitérait sur les textes la séparation obtenue dans la société. Or il se pourrait bien que l’on se soit coupé ainsi d’une véritable compréhension des idées politiques de Constant. Au-delà de celles-ci, alors que la demande religieuse vient inquiéter de l’extérieur les constructions politiques modernes, dont le principe repose sur la séparation des domaines du trône et de l’autel, il paraît opportun de se pencher de nouveau sur un penseur qui a pensé leur étroite solidarité. Politique et religion ne se rejoignent-elles pas dans la liberté ? Cette conviction de Constant est devenue à peu près inaudible. Les peurs sont agitées. On est prêt de tout jeter, puisqu’on se souvient de l’inquisition, de l’intolérance des théocraties, du fanatisme. Or Constant, dans son immense panorama des religions de l’Antiquité, s’emploie à différencier. Il charrie des masses impressionnantes de données, d’exemples, de noms de divinités, de pratiques rituelles et de symboles, mais c’est pour toujours interroger le phénomène religieux eu égard au seul critère qui lui importe : sa puissance de libération. En analysant les formes religieuses du passé, et leur histoire, Constant distingue ce qui bloque l’aspiration à la liberté et ce qui au contraire la porte. Sa critique des prêtres et son anticléricalisme n’ont rien à envier à celle de Voltaire, et rassureront plus d’un lecteur. Mais il n’en reste pas là . Il sait voir dans le phénomène religieux une forme de subjectivité à l’œuvre, qui est libératrice. C’est sur elle qu’il fondera sa politique.
L’intérêt de Benjamin Constant pour la religion a longtemps été considéré comme anecdotique, son (gros) livre ignoré. On réitérait sur les textes la séparation obtenue dans la société. Or il se pourrait bien que l’on se soit coupé ainsi d’une véritable compréhension des idées politiques de Constant. Au-delà de celles-ci, alors que la demande religieuse vient inquiéter de l’extérieur les constructions politiques modernes, dont le principe repose sur la séparation des domaines du trône et de l’autel, il paraît opportun de se pencher de nouveau sur un penseur qui a pensé leur étroite solidarité. Politique et religion ne se rejoignent-elles pas dans la liberté ? Cette conviction de Constant est devenue à peu près inaudible. Les peurs sont agitées. On est prêt de tout jeter, puisqu’on se souvient de l’inquisition, de l’intolérance des théocraties, du fanatisme. Or Constant, dans son immense panorama des religions de l’Antiquité, s’emploie à différencier. Il charrie des masses impressionnantes de données, d’exemples, de noms de divinités, de pratiques rituelles et de symboles, mais c’est pour toujours interroger le phénomène religieux eu égard au seul critère qui lui importe : sa puissance de libération. En analysant les formes religieuses du passé, et leur histoire, Constant distingue ce qui bloque l’aspiration à la liberté et ce qui au contraire la porte. Sa critique des prêtres et son anticléricalisme n’ont rien à envier à celle de Voltaire, et rassureront plus d’un lecteur. Mais il n’en reste pas là . Il sait voir dans le phénomène religieux une forme de subjectivité à l’œuvre, qui est libératrice. C’est sur elle qu’il fondera sa politique.