Conquête des sommets et protection de la faune sauvage
Résumé
Au cours du XXème siècle, les ambitions promothéennes de maîtrise de la nature ont conduit à la conquête industrielle de l’espace montagnard avec la construction de barrages hydroélectriques et l’aménagement de grands domaines skiables (Bozonnet, 1992). En réaction à ces aménagements, des politiques de protection de la nature avec la création d’espaces protégés se mettent en œuvre en vue de préserver certains espaces et paysages (Laslaz, 2014). La création de ces espaces protégés couplée à l’adoption de mesures de gestion de la faune et de son habitat a ainsi contribué au rétablissement des populations d’ongulés sauvages dans les territoires de montagne.
Ces espaces montagnards encore peu urbanisés deviennent toutefois des lieux de loisirs et de tourisme prisés, renouvelant la conquête de l’espace montagnard et les enjeux de protection de la nature. Ainsi, l’intensification des pratiques récréatives et touristiques non organisées telles que le ski de randonnée ou la raquette à neige soulève de nouveaux questionnements en ce qui concerne la gestion de ces activités au regard de la faune et de son habitat.
Cette communication s’intéressera à cette problématique des espaces à conquérir et à préserver à travers l’exemple du territoire de la Réserve Nationale de Chasse et de Faune Sauvage du massif des Bauges. Créée en 1955 pour rétablir les populations de chamois, cette réserve est aujourd’hui un espace multifonctionnel où cohabitent diverses activités scientifiques, agricoles, forestières et de loisirs. Après une analyse diachronique des fonctionnalités de la réserve, les résultats d’enquêtes menées auprès des pratiquants de sports de nature sur leur appréhension de la faune sauvage et de sa protection seront présentés. Ces résultats permettront notamment de discuter de la connaissance, de l’acceptabilité et du respect des mesures de protection de la faune sauvage de la part des utilisateurs du milieu.