Nature et agriculture
Résumé
Nature et Agriculture, une histoire commune : très brève à l'horloge de l'univers, près de 10 000 ans à celle de l'humanité. Histoires de nécessités et d'adversités ; histoires rurales singulières et plurielles, tellement entrelacées aujourd'hui que leurs devenirs respectifs semblent ne pouvoir échapper à une destinée commune. On serait d'ailleurs pressé d'en finir : l'agriculture n'a-t-elle pas à se plier au sens d'une fin de l'Histoire où l'échange et l'intérêt marchands expliqueraient in fine toute réalité sociale ? Désormais en effet, les politiques agricoles accordent une plus large place aux incitations marchandes, tant pour la production alimentaire que pour les biens et services co-produits par l'activité : qualité des produits, pollutions, aménités environnementales. Ces mêmes politiques sont mises en demeure par ailleurs de pallier l'insuffisante rémunération des producteurs fournie par des marchés aujourd'hui mondialisés. Dans ce vaste aggiornamento rural, les préoccupations dites "environnementales" revendiquent une préséance où l'agriculture fait souvent figure d'accusée. Elle consomme et produit du "rural" ; plus précisément des ressources et actifs naturels (eau, sol, air, paysage...) qui sont à partager avec d'autres utilisateurs en dehors souvent d'un échange marchand explicite. Si le prix du marché n'est pas systématiquement un juste prix, il a au moins le mérite de visibiliser et d'expliciter la transaction, quitte ensuite à l'encadrer juridiquement. En l'absence de marché voire surtout d'un cadre juridique d'appropriation, la "justice" de l'échange et du partage est plus difficile à faire respecter. Pour dépasser le dialogue de sourds ou la foire d'empoigne actuelle, l'économie de ces échanges reste souvent à concevoir... ou à restaurer, ce qui pourrait être l'un des objets nouveaux d'une économie rurale à réhabiliter tant au niveau factuel qu'académique.
Origine : Fichiers éditeurs autorisés sur une archive ouverte
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