Trois éclairages sur l’amour et le mariage dans le théâtre (populaire) autrichien des XVIIIe et XIXe siècles : Kurz, Raimund, Nestroy
Résumé
Cette contribution propose trois éclairages sur l'amour et le mariage dans le théâtre populaire viennois des XVIIIe et XIXe siècles: si Johann Joseph von Kurz offre une représentation ambiguë de l'amour dans ses pièces, Ferdinand Raimund, dans ses "féeries" (Zauberspiele), s'écarte nettement de la conception Biedermeier, synonyme de stabilité et d'harmonie familiale: comme les auteurs de tragédies bourgeoises, le dramaturge viennois montre que la famille ne constitue pas un espace protégé, mais qu'elle est menacée de l'extérieur comme de l'intérieur. Sa critique vise en particulier les pères qui manquent à leurs devoirs et trahissent les liens parentaux au profit d'intérêts économiques et sociaux. Les farces grinçantes de Nestroy vont encore bien plus loin dans l'intention satirique: révélant un écart abyssal entre l'idéal et la réalité, Nestroy montre combien l'argent s'est substitué à l'amour tant dans les relations hommes-femmes que dans les relations pères-enfants. Pointant les incohérences et les mesquineries de la société de son temps, Nestroy démontre, à la suite de Raimund, à quel point l'idéal amoureux, familial et moral de la bourgeoisie, tant vanté par la littérature Biedermeier, est entré en contradiction avec la réalité d'une société ayant désormais largement pénétré dans l'ère d'un capitalisme déshumanisé.
Domaines
Sciences de l'Homme et Société
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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