Doing Social Science in Agroecological Transition. The setting of a collaborative observatory of social dynamics in innovative rural projects - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2017

Doing Social Science in Agroecological Transition. The setting of a collaborative observatory of social dynamics in innovative rural projects

Résumé

Un travail de recherche sur l'expertise en matière d'agroterrorisme a été conduit depuis plusieurs années, dans le cadre d'une sociologie pragmatique des activités d'expertise dédiées à la constitution d'une capacité d'expertise scientifique européenne (Barbier et Cardon, 2016). Entre observations participantes, suivi longitudinal des activités documentaires et contributions directes à la réflexion des experts, un travail empirique situé permet de fonder une analyse d’un type d’infrastructure de connaissances qui relève d’une politiques de l’expertise scientifique particulière contribuant à la réflexion entreprise depuis Star & Ruhleder (1996), et poursuivie depuis (Edwards, et al., 2013). Moins qu’une infrastructure fondée sur le partage de connaissances (Dagiral & Peerbaye, 2016) ou la circulation organisée de données au sein de groupes pluridisciplinaires (Millerand, 2011), celle-ci porte sur un partage et une mise en complémentarité et d’interopérabilité de points de vue et de capacités nationales sur le même enjeu d’une gestion du risque d’agroterrorisme d’une part, et de listes, de méthodes et de modèles sans que ceux-ci soient mis en action sur un fond de données partagées d’autre part. Avec ce cas d’étude, il s‘agit de comprendre comment certaines configurations – notamment géopolitiques-et certaines orientations de financement ciblé de la recherche publique peuvent engendrer la constitution d’infrastructures de connaissances qui deviennent dès lors des proto-organisations hybrides dont la caractérisation fait question pour la nouvelle sociologie politique des sciences (Mc Leish and Nightingale, 2007). Ce cas permet de revenir sur ces débats et les cadrages qui prévalent en STS pour aborder l’étude des infrastructures de connaissances qui supportent la formation d’une ressource pour le travail d’expertise (Barbier et al., ). C’est ici un contexte de science réglementaire ancien (la surveillance des pestes de quarantaine) qui se trouve pris dans des enjeux de politiques de recherche en matière de défense visant la constitution d’expertise ciblée pour apporter une capacité d’action publique, notamment en matière de lutte contre le terrorisme (programme européen de Security Research ). La communication présentera le contexte d’émergence d’une expertise scientifique et d’un petit domaine de recherche de la phytopathologie dédié à l’agroterrorisme (Cardon and Barbier, 2016) et appréhendera comment le travail des chercheurs-experts a consisté à traiter la composition hybride d'une menace faite de causalités biologiques et humaines dont les institutions étatiques séparent le traitement. Penser et décrire cette séparation contient des enjeux théoriques et permet d'aborder, avec une lecture pragmatiste, un genre d'expertise scientifique performative qui institue les menaces dans le registre du « What if » pour rationaliser un risque très putatif. On revient alors sur les discussions ouvertes par Bowker & Star (1999) sur les dimensions à la fois technologique, politique et éthique de ce type d’infrastructure. Dans un deuxième temps, la communication présentera ce que sont les pratiques des experts pour rationaliser la menace et la constituer en risque, à travers l’établissement progressif d’une chaîne de méthodes allant de la formation de listes à la modélisation bayésienne en passant par la modélisation et la scénarisation. En empruntant aux travaux précurseurs sur la définition de futurs contestés (Brown et al., 2000), nous mettons en évidence un processus d’hybridation de domestication des imaginaires et d’expansion de la calculabilité. En conclusion nous tentons de qualifier ce type d’infrastructure faiblement concrétisée autour de la datafication, très distribuée sur le plan humain du fait des composantes nationales mais également distribuée sur le plan des méthodes autour de listes et de scénarios partagés. On s’interroge alors sur ce qui en constitue la colonne vertébrale, tant elle semble loin de pouvoir constituer une ressource pour un science réglementaire de ce type de menace étrange.

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Dates et versions

hal-02296165 , version 1 (05-06-2020)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02296165 , version 1
  • PRODINRA : 481036

Citer

Marc Barbier, Claire Lamine. Doing Social Science in Agroecological Transition. The setting of a collaborative observatory of social dynamics in innovative rural projects. 27. European Society for Rural Sociology Congress (ESRS) : "Uneven processes of rural change: on diversity, knowledge and justice", European Society of Rural Sociology (ESRS)., 2017, Cracovie, Poland. 2 p. ⟨hal-02296165⟩
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