Conceptualizing the world. The Mundaneum Project
Penser le monde. Le projet du Mundaneum
Résumé
Les innovations technologiques de la fin du xixe siècle ont contribué à l’émergence de nouvelles organisations à l’échelle mondiale. La première
Exposition universelle – qui a lieu à Londres en 1851 –, le Congrès pour la renaissance des Jeux Olympiques à Paris en 1894 et la Conférence internationale de la paix de La Haye en 1899 sont autant d’événements qui réunissent des représentants de différents pays témoignant ainsi
du désir de « rassembler le monde » en un seul lieu durant une certaine période. Les pays industrialisés initient des collaborations d’ordre économique, politique et culturel afin de répondre aux perspectives et idées progressistes. En Europe, les doctrines socialistes connaissent une large diffusion dans le contexte d’incertitude suscité par les avancées technologiques ; elles s’inscrivent dans un courant humaniste, qui prône l’avènement progressif de la paix et de la justice sociale.
C’est dans cet esprit que les Belges Henri La Fontaine, sénateur socialiste et fervent défenseur des droits des minorités et des femmes, et Paul Otlet, juriste et activiste, militent en faveur de la paix universelle et de la coopération internationale. Ainsi, en 1895, ils créent l’Office international de bibliographie grâce auquel un répertoire bibliographique universel (classification décimale universelle, CDU) est mis en place. Les ouvrages publiés dans le monde entier sont désormais répertoriés et classifiés. Le savoir peut dorénavant être véritablement partagé. Pareille approche, tant rationaliste que scientifique, incite ses auteurs à imaginer un lieu où seraient rassemblés un musée du monde, une bibliothèque, des associations internationales, une université mondiale et des expositions.