Photolittérature argentique des années 80 : le chant du cygne ?
Résumé
L’article s’interroge sur la prophétie de Barthes dans La Chambre claire en 1980 : « Et sans doute, l’étonnement du « Ça a été » disparaîtra, lui aussi. Il a déjà disparu. J’en suis, je ne sais pourquoi, l’un des derniers témoins (témoin de l’inactuel), et ce livre en est la trace archaïque[1] ». Les années 80 sont, avec l’institutionnalisation de la photographie en France, la grande période de théorisation au cours de laquelle prolifèrent textes théoriques et critiques sur le médium. En même temps, les usages se démocratisent, et tout un chacun se fait forcément photographe amateur. On envisage ici les textes littéraires de quelques écrivains (Barthes, Beckett, Garat, Guibert, Noguez, Alix Cléo Roubaud) comme les traces testimoniales d’un usage de la photographie argentique, pour montrer comment une période qui couvre les années 1970-1990 porte un imaginaire spécifiquement argentique de la photographie, en termes d’appareil, de pellicule, de tirage, toutes spécificités techniques amenées à disparaître de l’imaginaire collectif avec l’expansion du numérique dans la décennie, le millénaire qui suit.