La viticulture française au défi des rapports de genre, 1960-2020 - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2019

La viticulture française au défi des rapports de genre, 1960-2020

Résumé

Au cours du demi-siècle passé sous revue, les rapports de genre en viticulture ont évolué à l’aune des profondes transformations sociétales. Les lois d’égalité professionnelle et l’accès des jeunes filles aux mêmes filières et établissements d’enseignement professionnel que les jeunes hommes ont remis en cause la stricte séparation des tâches masculines et féminines qui prévalait encore en 1960 dans les exploitations viticoles. Longtemps tenues à l’écart des opérations de production et de transformation inhérentes à la filière vitivinicole, les femmes sont aujourd’hui mises en avant. Pour autant, des blocages perdurent : le maniement des machines, notamment des enjambeurs et machines à vendanger reste dans bien des cas une prérogative masculine, l’orientation des jeunes filles vers les métiers d’aide à la personne en lycée agricole (Dahache, 2012) ou encore l’emploi intermittent des femmes non qualifiées. La transmission des exploitations obéit encore souvent à des critères genrés (Bessière, 2006, Melin, 2011) Loin de constituer un ensemble homogène, l’emploi féminin en viticulture se caractérise par l’extrême diversité des parcours et des profils. Si les blocages persistants renvoient davantage à des clivages entre groupes sociaux qu’à des clivages de genre, l’isolement des femmes peu qualifiées et leur précarité professionnelle sont supérieurs à celle de leurs homologues masculins. Les ouvrières viticoles sont syndicalement inorganisées. Les ASVPA sont peu représentées en milieu viticole. Quant aux clubs viticoles féminins (Vinifilles, Divines d’Alsace, Femmes Vignes Rhône …) où la cooptation est souvent de mise, ils ne comptent que de rares salariées qualifiées aux fonctions spécifiques (œnologues, chargées de com, sommelières… (Lalbat, 2014). Le champ d’analyse de la présente contribution est celui de la viticulture française. Nous adopterons une approche comparative afin de faire émerger les éventuelles spécificités des différents terroirs en matière d’emploi, d’accès à la formation, et de rémunération du personnel féminin. La division genrée des tâches viticoles, encore perceptible, est-elle l’expression de la perpétuation de discrimination à l’égard de la main-d’œuvre féminine ou un mode d’adaptation aux exigences de flexibilité du facteur travail ? Les niveaux de rémunération en espèces et en nature sont-ils corrélés avec les productivités respectives des différents acteurs ? Dans quelle mesure les viticultrices (exploitantes et salariées) accèdent-elles à la formation professionnelle ? Ces différents critères permettent-ils d’établir une typologie des profils féminins de viticultrices ? Cette proposition de communication repose sur l’analyse de fonds d’archives publics et privées (comptabilité d’exploitations, contrats collectifs de travail, monographies…), des conventions collectives agricoles départementales, sur l’examen critique de la littérature socioprofessionnelle et sur des entretiens auprès de viticultrices de différentes générations. Elle s’inscrit dans l’axe 1 de l’appel à communication.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02127060 , version 1 (13-05-2019)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02127060 , version 1

Citer

Jean-Louis Escudier. La viticulture française au défi des rapports de genre, 1960-2020. Regards croisés sur les transformations des filières et des acteurs de la vigne et du vin, Jan 2019, Reims, France. ⟨hal-02127060⟩
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