Occitanie, Tarn-et-Garonne, Cayrac, Chemin du Bourg
Résumé
Un projet de construction d’une habitation individuelle dans la commune de Cayrac a motivé un diagnostic archéologiquesur un terrain d’environ 2000 m².
L’emprise de cette opération se situe à la limite septentrionale de l’habitat médiéval de Cayrac Nord (site 82-039-0002 de la carte archéologique). Reconnu en 1973 grâce au prospections de Jacques Neveu, cet habitat date des XIIe et XIIIe siècles et s’étend sur près d’un hectare. Son histoire est liée à celle du Prieuré bénédictin des Saints Pierre et Géraud de Chanterive, dépendance de l’abbaye de Saint-Géraud d’Aurillac. Le Prieuré de Chanterive a été un important monastère de la fin de l’époque carolingienne (Hautefeuille, in Compatangelo-Soussignan, Hautefeuille 2002, p. 334-342). Puis vers 1150, une abbaye cistercienne (Saint-Marcel) a été implantée à moins de deux kilomètres de distance (ibidem). Autour de la fin du XIIe siècle, des transactions fixent les droits de chacun des établissements monastiques sur les dîmes de l’église voisine de Saint-Nazaire. La limite est établie sur l’ancienne voie du Ier siècle, ce qui a permis à l’abbaye de Saint-Marcel de s’emparer des dîmes et des rentes foncières de la presque totalité du territoire de la paroisse de Saint-Nazaire (ibidem). Au début du XIIIe siècle, l’axe routier protohistorique et antique conservait donc localement un rôle important dans l’organisation du territoire. Elle le garde encore aujourd’hui, fixant la limite entre les communes de Cayrac et de Réalville.
L’église du Prieuré de Cayrac a été reconstruite au XVIIe siècle, mais le village médiéval n’apparait plus sur le cadastre de 1831. Son abandon est peut-être lié aux guerres de religion du début du XVIIe siècle, qui ont vu le chapitre de Cayrac s’exiler à Castelnau-Montratier, où il est resté jusqu’à la Révolution (Hautefeuille 1999).
Au cours de ce diagnostic, aucune structure n’a été mise au jour. Seul un fragment de céramique isolé a été retrouvé, datant de l’époque médiévale. Cette trouvaille se situe vers la limite sud-occidental de l’emprise, tout comme le four domestique mis au jour dans la parcelle 1375 voisine, explorée lors d’un précédent diagnostic (Bevilacqua 2018, fig. 5). La céramique présente dans le remplissage du four correspond à la période d’apogée du village médiéval de Cayrac, entre le Xe et le XIIIe siècles. La position de ces vestiges suggère que l’on se trouve en bordure nord-orientale de l’habitat médiéval.