La fabrique d'une vulnérabilité sociale : l’action publique locale face au moustique tigre - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2018

The fabric of a social vulnerability: the local public action against the tiger mosquito

La fabrique d'une vulnérabilité sociale : l’action publique locale face au moustique tigre

Résumé

The implantation of the mosquito Aedes albopictus in metropolitan France, a potential vector of viruses such as dengue fever, Chikungunya and Zika, has been steadily increasing for the past ten years. In 2015, thirty departments of a large southern half of the country are colonized by the mosquito, exposing human populations to situations of vulnerability in these territories. So far, if dengue, chikungunya or Zika viruses do not circulate in temperate zones, they can be imported by travelers from the tropics and subtropics where these vector-borne diseases exist, epidemic or even endemic. The health authorities have implemented measures to combat the spread of chikungunya and dengue in mainland France. The drafting, in 2006, of the Chikungunya anti-dissemination plan and dengue fever in mainland France (Ministry of Social Affairs and Health, 2006, updated in 2014) initiated a public takeover of this risk, mobilizing since during an important network of actors in a logic of multi-level governance. The risk is therefore built by the national level, in its health dimension. The lack of public and collective construction of a risk is a factor aggravating the social vulnerability of populations. However, the risks associated with the colonization of territories by the Aedes albopictus do not systematically constitute an issue of collective action at the local level, especially when these risks are essentially perceived in their sanitary acceptation. On the other hand, when they are also - and above all - envisioned in an environmental dimension, then the risks are built locally and are even subject to local policies. Thus, according to the actors' representations of the vulnerabilities associated with the presence of the tiger mosquito on their territory, the answers given differ. They can then be predominantly political or health; register in the long time or respond to the emergency; promote collective innovation or not. The authors illustrate this idea through two case studies, at Fréjus / Saint-Raphaël and Nîmes, and from qualitative surveys through semi-structured interviews and participant observation with local actors and populations subject to the presence of tiger mosquito on their territory and at the risk of exposure to arboviruses.
L’implantation du moustique Aedes albopictus en France métropolitaine, vecteur potentiel de virus tels que la dengue, le Chikungunya et le Zika, ne cesse de progresser depuis une dizaine d’années. En 2015, trente départements d’une large moitié sud du pays sont colonisés par le moustique, exposant ainsi les populations humaines à des situations de vulnérabilité sur ces territoires. Jusqu’à présent, si les virus de la dengue, du Chikungunya ou encore du Zika ne circulent pas dans les zones tempérées, ils peuvent en revanche être importés par les voyageurs en provenance des zones tropicales et subtropicales où ces maladies à transmission vectorielle existent, de façon épidémique voire endémique. Les autorités sanitaires ont mis en œuvre des moyens dans le but de lutter contre la dissémination du Chikungunya et de la dengue en métropole. La rédaction, dès 2006, du Plan anti-dissémination du Chikungunya et de la dengue en métropole (Ministère des affaires sociales et de la santé, 2006, mis à jour en 2014) a initié une prise en charge publique de ce risque, mobilisant depuis lors un important réseau d'acteurs dans une logique de gouvernance multi-niveaux. Le risque est donc construit par le niveau national, dans sa dimension sanitaire. L’absence de construction publique et collective d’un risque est un facteur d’aggravation de la vulnérabilité sociale des populations. Or, les risques liés à la colonisation des territoires par l’Aedes albopictus ne constituent pas systématiquement un enjeu d’action collective à l’échelle locale, notamment lorsque ces risques sont essentiellement perçus dans leur acception sanitaire. En revanche, lorsqu’ils sont aussi – et avant tout – envisagés dans une dimension environnementale, alors les risques sont construits localement et font même l’objet de politiques locales. Ainsi, selon les représentations qu’ont les acteurs des vulnérabilités associées à la présence du moustique tigre sur leur territoire, les réponses apportées diffèrent. Elles peuvent alors être à dominante politique ou sanitaire ; s’inscrire dans le temps long ou répondre à l’urgence ; favoriser l’innovation collective ou non. Les auteurs illustrent cette idée à travers deux cas d’études, à Fréjus/Saint-Raphaël et à Nîmes, et à partir d'enquêtes qualitatives par entretiens semi-directifs et observation participante auprès des acteurs locaux et des populations soumises à la présence du moustique tigre sur leur territoire et au risque d’exposition aux arboviroses.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-01986640 , version 1 (18-01-2019)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01986640 , version 1

Citer

Marion Le Tyrant, Daniel Bley. La fabrique d'une vulnérabilité sociale : l’action publique locale face au moustique tigre. GAIMARD Maryse, GATEAU Matthieu et RIBEYRE Francis éds. Vulnérabilités et territoires, Kairos, pp. 105-122, 2018. ⟨hal-01986640⟩
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