Licorne ou la guerre si nécessaire, pour maintenir ou imposer la paix
Résumé
Les dictionnaires les plus sérieux ne sont pas nécessairement d’accord entre eux sur la définition du mot « guerre ». Alors comment appeler une situation comportant la possibilité d’emploi de la force armée et se soldant par des pertes humaines et matérielles ? C’est la question que l’on peut se poser dans un cas particulier, celui de la crise en Côte d’Ivoire entre 2002 et 2011 et de l’opération Licorne, qui a amené un corps expéditionnaire français sur place, avec le mandat d’assurer la sécurité des expatriés et maintenir la paix, par l’emploi de la force armée si nécessaire. L’examen des faits montre qu’il s’est d’abord agi d’une guerre civile et que le nombre de morts qu’elle a occasionné pourrait bien satisfaire les conditions fixées par le SIPRI pour définir un conflit armé majeur. Ensuite l’économie de la Côte d’Ivoire est certainement devenue pendant cette période une économie de guerre, marquée par la rareté et la disette et par l’inflation obsidionale. Pendant ce temps, c’est une diplomatie de guerre qui s’est mise en place, qu’elle concerne la France, les pays de l’Afrique de l’ouest, l’Union africaine et finalement l’ONU. Et finalement cette guerre est aussi une guerre française, par la durée de l’opération Licorne, par l’importance des effectifs mis en œuvre et par le mandat donné spécifiquement à la force Licorne par le Conseil de Sécurité des Nations Unies.
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Science politique
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